Au Nigeria, le gouverneur de la Banque centrale a annoncé ce dimanche un allongement de la limite pour ramener les anciens nairas en banque. Les Nigérians pourront utiliser les vieilles coupures jusqu'au 10 février et auront sept jours supplémentaires pour les ramener dans leur banque. Sauf que la population a surtout du mal à trouver des nouveaux billets.
Le ton est en train de monter devant les paniers remplis de poivrons. La vendeuse refuse les billets froissés que lui tend Funmilayo.
" Je veux utiliser mon argent pour acheter des légumes, mais si elle refuse de le prendre, comment je vais faire ? Je veux utiliser cet argent tout de suite ! Certaines banques continuent de distribuer les vieux billets... je suis inquiète... pour la situation du pays... le pays va mal. "
En plein cœur du marché de Lagos Island, le cœur historique et surpeuplé de la mégalopole nigériane, les nouveaux nairas sont une rareté absolue. Ces nouveaux billets sont en circulation dans le pays depuis début décembre, et les anciens devaient être retirés de la circulation au 31 janvier. Une transition abrupte difficile à mettre en œuvre, d'où le délai supplémentaire accordé au 10 février.
" Ils n'en ont pas imprimé assez ! Nous avons besoin de plus d'argent disponible ! Quand tu vas au distributeur, on continue à te donner les anciens billets ! Et ça a des conséquences pour les pauvres. Ce n'est pas un problème pour ceux qui ont plein d'économies à la banque, c'est un problème pour ceux qui n'ont que quelques billets dans leur mouchoir ! "
Ce dimanche, la banque centrale a finalement repoussé la date limite au 10 février, et surtout donné une période de grâce supplémentaire de 7 jours pour ramener les billets en banque...
Chichi, qui possède un magasin, est soulagée. " C'est beaucoup mieux ! Je vais même pouvoir accepter les paiements en anciens billets jusqu'au 10 ! Et ensuite, je pourrais envoyer quelqu'un les changer à la banque pour moi, sans problème ! "
La Banque centrale a indiqué ce dimanche 29 janvier que 9 milliards de nairas doivent encore être ramenés dans les caisses des banques.