Radar ou pas, la station météo est inondée de critiques. Cette année encore, malgré l'introduction d'un système de veille, la 'tradition' n'a pas changé.
Jeudi matin. La station météo de Vacoas décide d'enlever l'alerte de fortes pluies en dépit d'une nuit très arrosée dans plusieurs régions. Elle s'attire dès lors les foudres de la population pour ses prévisions jugées non fiables. Suite aux événements qui ont eu lieu ces deux derniers jours, peut-on encore s'en remettre à nos prévisionnistes ?
Des scénarios répétitifs au fil des semaines - école, pas école, école - ont notamment agacé des parents, exaspérés par un système qui fait la pluie et le beau temps. Tantôt avis de fortes pluies, tantôt veille de fortes pluies, tantôt encore autre chose. Les prévisionnistes annoncent une sérieuse dégradation du temps le matin sur l'ensemble de l'île, alors que les précipitations n'interviennent que le soir et ce, seulement en quelques endroits. Coup de théâtre mercredi soir quand les météorologues qui avaient émis une vigilance de fortes pluies jusqu'a jeudi décident de l'enlever mardi soir pour émettre un avis de fortes pluies mercredi matin, occasionnant une fois de plus la fermeture des écoles. Le temps se révèle, au final, moins boudeur que prévu durant toute la journée. Vous n'avez pas tout compris ? Nous non plus...
N'empêche que le temps s'est sérieusement dégradé sur l'ensemble l'île dans la soirée de jeudi et vendredi, le pays s'est réveillé dans un tourbillon d'incompréhension. Mais la station de Vacoas estime alors que la pluviométrie n'est pas suffisante pour émettre un avis de fortes pluies et du coup, aucun avertissement en vue bien qu'il pleuve des cordes. Il importe de préciser que les autres jours, la météo émettait un tel avertissement à 4 heures du matin même si plusieurs régions étaient à sec et que, même avec 35 mm de pluie, nous sommes passés d'un avertissement de fortes pluies à celui de pluies torrentielles en une heure.
Cafard
Le doppler Weather Radar installé à Trou-aux-Cerfs depuis le 1er avril 2019 a-t-il un problème aux "yeux" ? Cet appareil devait servir à interpréter les phénomènes météorologiques et climatiques avec plus de précision. Nos prévisionnistes avaient même eu l'occasion d'être formés par des experts japonais pour recueillir les données avec exactitude. Mais ils semblent aujourd'hui être encore moins "au courant" que certains météorologues amateurs... "Préfer get konportman kankréla, lézar, krapo tousala pou koné si pou éna gro lapli", ironisent des internautes.
Sollicité pour une explication, le directeur de la station de Vacoas affirme qu'il ne peut pas parler sans l'aval de son ministère de tutelle. Un prévisionniste explique cependant que pour prévoir "la pluie et le beau temps", il faut que leur "supercalculateur" connaisse les conditions de départ à un moment précis : température, humidité, vitesse et direction du vent, pression atmosphérique et position des nuages, entre autres. La très grande majorité de ces observations, soit 90 à 95 % du volume de données, sont faites par satellite. "Puis ces prévisions sont expertisées par des météorologues. Il existe plusieurs modèles, car c'est en multipliant les configurations que l'on obtient le scénario le plus probable", dit-il.
Vous n'avez toujours pas tout compris ? Nous non plus...