Bomboli n'a pas de collège. Relevant de la sous-préfecture de Bourouwal Tapé, ce district est l'un des nombreux du pays où c'est impossible de faire le secondaire. Ses collégiens sont obligés d'aller jusqu'au chef-lieu de ladite sous-préfecture pour les études. La distance est de 5 kilomètres pour certains et pour d'autres.
Pour arriver à temps, les collégiens de Bomboli quittent leurs habitations respectives à 6h. Ils ont différents points de ralliement. C'est de là qu'ils bougent en groupuscule. Peu importe le village d'où ils partent, ils finissent par se rabattre sur la route nationale Dalaba-Pita. Celle-ci mène au collège. Parfois ils ont la chance que les véhicules qui les rattrapent, les déposent gratuitement à destination. Mais cette chance est minime. Avec l'insécurité qui règne un peu partout dans le pays, ce n'est pas tout conducteur qui a le courage de s'arrêter pour un inconnu qu'il rattrape en train de marcher au bord de la route.
À l'aube de ce lundi, un de nos reporters est tombé sur un groupe de trois élèves. Il s'agissait de deux filles et d'un garçon. Par curiosité, il leur a demandé la raison de leur départ très matinal pour l'école. Ils ont répondu : " C'est parce que notre collège est très loin loin de chez nous. Si nous ne bougeons pas en ce moment, nous n'arriverons au collège vers 10h. ". L'établissement en question se trouve à Bourouwal Tapé qui est la sous-préfecture dont relève Bomboli. La distance est de 5 kilomètres par rapport à certains villages dudit districts et plus par rapport à d'autres. Elle à parcourir en aller et retour par ses collégiens. Ce, du lundi au samedi.
Ces élèves rencontrés marchaient à trois dans le noir. En plus des tenues, ils étaient recouverts de polos. Signe qu'ils étaient dans la nature à un moment d'intense fraîcheur. Il leur restait au moins 3 kilomètres pour arriver à la nationale Dalaba-Pita. De là où la piste rurale fait limite avec ladite nationale à leur collège, il y a peu près 6 kilomètres. Donc, comparativement à la distance qui les attendait, le calvaire ne faisait que commencer.
À quand la fin de ce calvaire pour les collégiens du district de Bomboli ? Impossible de répondre à cette question pour le moment.