Madagascar: Pisciculture - Un secteur prometteur en pleine transformation

Les paysans et les petits entrepreneurs s'intéressent de plus en plus à la pisciculture, qui offre un meilleur rendement, par rapport aux autres activités agricoles. De son côté, le ministère de tutelle promeut le progrès technique, pour favoriser l'essor économique tiré par ce secteur.

Une activité qui rapporte gros. C'est ainsi que la pisciculture est décrite par les paysans qui opèrent dans ce secteur. D'après les témoignages, même la rizipisciculture permet aux agriculteurs de gagner jusqu'à sept fois plus de revenus avec le poisson, par rapport au gain avec le riz. Bref, il s'agit d'un secteur très prometteur qui peut aider la Grande île à résoudre une bonne partie des problèmes de nutrition. Dans la commune d'Ambohibary, district de Moramanga, dans la région Alaotra Mangoro, les paysans ont émis une demande de formation en pisciculture, auprès des services locaux du ministère de la Pêche et de l'Économie bleue (MPEB).

D'après les informations, cela fait suite à une visite du ministre de tutelle, Paubert Mahatante, dans cette commune, le 15 janvier dernier. En effet, cette visite consistait, entre autres, à sensibiliser la population à se lancer dans la pisciculture. Il a mis en avant les avantages de ce secteur d'activité, au niveau de la nutrition, du revenu des ménages et de la santé. Le 23 janvier, les autorités locales ont décidé de poursuivre cette action de sensibilisation. 30 paysans ont, par la suite, manifesté leur intérêt à se former à la pisciculture et ont adressé une demande auprès de la Direction Régionale de la Pêche et de l'Économie Bleue (DRPEB) à Moramanga. Selon cette direction de l'Alaotra Mangoro, cette demande sera satisfaite et la formation pour les 30 inscrits devrait commencer au début du mois de février.

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Accompagnement.

Plus loin dans la région Atsimo Atsinanana, dans le district de Farafangana, commune d'Ambohigogo, un paysan à Lotranambo - connu sous le nom de Manatsara - a reçu la visite des représentants de la DRPEB Atsimo Atsinanana. Ce paysan dispose d'un lac de près de 4 ha, qui pourrait être capitalisé pour des activités de production de poissons. " Nous avons sensibilisé Mr Manatsara et sa famille à pratiquer la pisciculture avec de meilleures techniques. Nous lui avons expliqué qu'il est possible d'exploiter les bords du lac et qu'il est judicieux d'introduire des alevins dans le lac, afin d'améliorer la race et la qualité des poissons produits. Ce paysan est partant pour mettre en pratique ces propositions de solutions et se lance désormais dans la recherche de partenaires, pour intensifier ses activités ", ont indiqué les représentants de la DRPEB Atsimo Andrefana, à l'issue de cette mission à Lotranambo.

Optique durable

Outre la promotion des activités productives, le MPEB œuvre également dans la sensibilisation de la population sur la gestion durable des ressources. Le 23 janvier dernier, il a lancé la campagne de reboisement en plantant 130 000 plants sur une mangrove de 15 ha, avec l'aide de 33 représentants de la Communauté locale d'Alamaintso et du Fokontany d'Ampasimandroro, ainsi que l'appui du WWF Maintirano. C'était dans la commune rurale de Maintirano, dans la région Melaky. Selon le ministère, la dégradation de la mangrove sur cette zone s'aggrave et nécessite cette intervention pour sa restauration. D'après les informations, 39 pêcheurs travaillent sur cette zone et tiennent à la préservation de l'écosystème.

Réglementations

Conscient de la gestion durable des ressources, les communautés locales s'accordent à fixer des réglementations, même pour la pêche marine. À Nosy-Be, région Diana, l'élaboration du Dina-Be, portant réglementation sur la gestion des ressources marines, est déjà en cours. Une réunion des différentes parties prenantes s'est tenue, vendredi dernier, pour la préfecture de Nosy-Be. Il s'agit d'une démarche inclusive qui a vu la participation de représentants locaux du ministère de la Pêche et de l'Economie bleue, des autorités locales, des ONG, de la Fédération des pêcheurs, etc. Bref, avec le développement du secteur de la pêche et de l'aquaculture, l'amélioration des réglementations devient une nécessité dans les différentes régions de la Grande île. Pour les opérateurs, ce développement est surtout favorisé par le progrès technique et la sensibilisation des paysans à opérer dans la chaîne de valeurs.

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