Nous ne permettrons à quiconque d'exploiter nos problèmes internes pour porter atteinte à nos intérêts nationaux
"Nous ne permettrons à personne d'exploiter nos problèmes internes pour porter atteinte à nos intérêts nationaux". En lançant cette mise en garde devant le Conseil national du parti, considéré comme étant le parlement de l'USFP, qui s'est réuni samedi dernier au siège central du parti à Rabat, le Premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachguar, faisait allusion aux basses manœuvres des ennemis du Maroc qui ne cessent de s'immiscer dans ses affaires internes souveraines. " La dernière manœuvre en date est la résolution hostile du Parlement européen, qui reflète en fait l'agacement de nombreuses parties de l'esprit d'égal à égal que notre pays entend instaurer dans ses relations avec divers partenaires.
C'est cet agacement qui a rendu de nombreuses parties européennes, dont la France en premier, incapables de comprendre notre projet de développement, notre modèle démocratique et notre expérience en matière de droits de l'Homme ", a martelé Driss Lachguar devant les membres du Conseil national de l'USFP, en présence du président dudit Conseil, Habib El Malki. "Notre pays a résisté grâce à la bonne et décisive gestion du conflit par S.M le Roi, qui a fait du dossier du Sahara le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international, et le critère pour mesurer la noblesse des amitiés et l'efficacité des partenariats.
Cela a conduit de nombreux partenaires traditionnels à la sagesse et à un changement dans leurs positions sur le Sahara marocain, notamment la Grande Bretagne, l'Allemagne et l'Espagne ", a souligné le dirigeant ittihadi, tout en saluant les victoires successives que le Maroc a remportées sur les plans politique et diplomatique en faveur de la Cause nationale, surtout depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes. En ce sens, Driss Lachguar a souligné que l'USFP restera toujours fidèle aux principes fondateurs du parti priorisant les intérêts de la patrie, rappelant dans ce cadre les positions des dirigeants ittihadis Abderrahim Bouabid et Omar Benjelloun, qui se sont mobilisés, malgré la répression, pour défendre la Cause nationale.
La diplomatie de l'USFP au service de la nation
" Le Maroc, à travers la génération de la libération et la génération de l'unité, a consenti d'énormes sacrifices pour défendre son intégrité territoriale et déjouer toutes les manœuvres ourdies (et le sont encore) par ses ennemis. D'où, et sur le même chemin que nous avons hérité de nos dirigeants historiques, la participation distinguée et fructueuse de notre parti au dernier Congrès de l'Internationale Socialiste, qui s'est tenu chez le voisin du nord, l'Espagne", a souligné Driss Lachguar. Et de préciser :"Cette participation reflète la conscience de l'USFP quant à l'importance de la diplomatie parallèle, ainsi que la force de sa présence et de ses relations extérieures. Elle reflète également le respect dont jouit l'USFP au sein des organisations partisanes internationales, en particulier celles regroupant la famille social-démocrate".
Pour preuve, l'USFP a pu décrocher le poste de vice-président de l'IS en la personne de Khaoula Lachguar. Le dirigeant ittihadi a également souligné que la présence remarquée de l'USFP au sein de ces organisations a permis d'étouffer la voix des séparatistes, qui sont de plus en plus isolés au sein de l'IS.
Les chantiers sociaux
Concernant le volet social, Driss Lachguar a appelé le gouvernement à mettre en oeuvre les directives exprimées dans les discours Royaux, notamment celles concernant le projet de la protection sociale. "L'USFP défend depuis des années ce dossier qui est toujours présent dans son agenda politique, étant donné que la question sociale est l'un des piliers de son référentiel social-démocrate pour l'instauration de la justice sociale ", a-t-il rappelé. Et d'ajouter que l'USFP considère ce projet comme une révolution tranquille, qui va permettre aux Marocains d'obtenir une protection sociale, une couverture médicale complète et des allocations familiales. A cet égard, il a appelé à la mise en place du registre social considéré comme mesure de base accompagnant la réalisation de ce vaste projet. Driss Lachguar a affirmé que l'USFP, malgré son positionnement dans l'opposition, veillera à jouer son rôle de contrôle consistant à l'accompagnement au suivi, à la critique constructive et au redressement afin d'assurer la mise en œuvre du nouveau modèle de développement et du projet Royal de la protection sociale. Par ailleurs, le dirigeant socialiste a souligné que le Maroc ne peut réaliser le développement souhaité, qui sera à la hauteur des attentes du peuple marocain, sans redoubler d'efforts pour améliorer l'éducation, l'enseignement, la formation, la santé et le logement, en tant que secteurs sociaux vitaux qui préservent la dignité des citoyens marocains. En matière de dialogue social, Driss Lachguar a souligné la nécessité d'institutionnaliser le dialogue central entre le gouvernement, les centrales syndicales et la CGEM. "Nous constatons qu'il n'y a pas de dialogue social sans un dialogue sérieux, responsable et productif fondé sur des règles juridiques, étant donné que le dialogue est un moyen d'atteindre des résultats satisfaisants et consensuels qui garantissent la sécurité sociale ", a-t-il précisé. Par ailleurs, il a salué les accords signés entre le gouvernement et le SNESup le 20 octobre 2022 et celui entre l'exécutif et les syndicats nationaux les plus représentatifs de l'enseignement le 14 janvier 2023.
Vision de l'USFP pour sortir de la crise économique
La crise économique qui secoue notre pays a été fortement présente dans le discours de Driss Lachguar devant les membres du parlement de l'USFP. Si la crise économique actuelle au Maroc est due à des facteurs exogènes (la guerre en Ukraine, la flambée des prix des matières premières à l'international et des carburants... ), il n'en demeure pas moins qu'elle est aussi due à des causes endogènes. "Il est vrai que la crise économique que connaît le Maroc trouve son origine dans des facteurs internationaux et plusieurs considérations géopolitiques et économiques qui touchent tous les pays du monde, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de facteurs internes qui ont exacerbé cette crise, en l'absence de tout engagement sérieux et ferme d'y faire face de la part du gouvernement", a tenu à préciser le dirigeant ittihadi. Et d'ajouter:" Ainsi, les pratiques de spéculation et de monopole pour s'enrichir de la crise ne sont qu'un secret de polichinelle. Elles font l'objet de rapports des institutions de l'Etat, et sont reconnues par le gouvernement lui-même, dont les ministres reconnaissent dans leurs différentes sorties médiatiques leur existence et leur rôle dans la flambée des prix qui touche de plein fouet le peuple marocain ". Que faire donc pour sortir de cette situation ? Selon Driss Lachguar, l'économie marocaine a besoin d'un ensemble de réformes structurelles. En effet, l'USFP propose la réforme de la loi de Finances pour assurer l'équilibre des finances publiques, restaurer des marges financières réelles nécessaires à la pérennité des financements des programmes de réforme, réduire la dette publique, notamment celle extérieure, qui a atteint des niveaux élevés avoisinant 100% du PIB, ce qui pourrait hypothéquer la souveraineté économique du pays et alimenter les tensions sociales. Il recommande également la mise en œuvre correcte et rapide des dispositions de la loi-cadre formant Charte de l'investissement à même de garantir son efficacité et sa capacité à créer un dynamisme d'investissement réel et équilibré aux niveaux territorial et sectoriel, de donner une forte impulsion à l'économie marocaine et d'augmenter le taux de croissance dans le pays, et d'offrir des opportunités d'emploi à la jeunesse marocaine. Dans ce cadre, Driss Lachguar a appelé le gouvernement à " mettre fin aux diverses pratiques qui entravent la réalisation des projets des investisseurs marocains et étrangers, ce qui nécessite la levée des obstacles et entraves où qu'ils soient et à tous les niveaux de gestion et de responsabilité, car ils sont contraires à la loi. Il n'y a pas d'investissement sans Etat de droit ". L'USFP plaide aussi pour la mise en œuvre correcte et équitable des dispositions de la loi-cadre pour la réforme fiscale, de manière à garantir la justice fiscale, l'accélération de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, le renforcement des mécanismes de contrôle de la concurrence et de lutte contre la corruption, en consolidant les attributions du Conseil de la concurrence et de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, et la nécessité de la mise en œuvre de la vision Royale en matière d'énergies renouvelables, et d'en faire une véritable alternative pour garantir la souveraineté énergétique du Maroc et réduire le poids de la facture énergétique nationale. "La crise énergétique actuelle a révélé l'importance des chantiers Royaux visant à atteindre la souveraineté énergétique de notre pays, à travers la préparation d'un arsenal juridique et de structures institutionnelles de gouvernance et de suivi, et en ouvrant la porte à l'investissement dans les énergies renouvelables, ce qui a permis à notre pays aujourd'hui d'être parmi les premiers pays du monde dans ce domaine, puisqu'il est prévu que la part des énergies propres sur l'ensemble de l'énergie produite dans notre pays atteigne 52% d'ici 2030, et qu'elle dépasse 80% d'ici 2050, ce qui renforce la souveraineté et l'autonomie du Maroc ", a-t-il précisé. "Et vu notre référentiel social-démocrate, nous ne pouvons que nous féliciter des progrès que notre pays a accomplis dans ce domaine, car il s'agit non seulement d'un outil pour assurer la souveraineté énergétique, mais aussi d'une contribution prometteuse à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au soutien des efforts internationaux pour protéger l'environnement. Par conséquent, nous, à l'USFP, tenons à ce que ce grand chantier Royal soit réalisé en garantissant ses conditions juridiques et institutionnelles pour le bien et l'intérêt de notre pays et de notre peuple", a-t-il souligné. Et d'annoncer une bonne nouvelle : "Dans ce cadre, nous allons investir dans ce chantier au niveau de notre siège central, à travers l'autoproduction d'énergie électrique grâce à l'énergie solaire".
Nouveau souffle
Le dirigeant ittihadi a, par ailleurs, salué le succès du XIème Congrès national de l'USFP tenu en janvier 2022." Le parti n'a pas seulement innové sur les plans politique et organisationnel, mais il a aussi innové en organisantson Congrès ordinaire dans des circonstances exceptionnelles. Les Ittihadi(e)s ont gagné le pari de tenir leur Congrès selon les meilleures méthodes numériques et ont donné une leçon aux organisations partisanes, syndicales et associatives ". Selon lui, le succès du XIe Congrès national a donné un nouveau souffle à l'USFP. En témoignent la présence politique forte dans les institutions (les deux Chambres du Parlement), une forte présence dans la société, une forte présence politique et diplomatique qui a permis de mieux défendre l'intégrité territoriale du Royaume, et une victoire écrasante aux élections législatives partielles (l'USFP a gagné des sièges à la Chambre des représentants à Al Hoceima, à Driouch, à Guercif...). Driss Lachguar a également évoqué le succès du IXème Congrès national de la Chabiba ittihadia (en septembre 2022). "L'USFP est l'un des très rares partis qui connaissent le renouvellement de leurs élites et de leurs dirigeants", a tenu à préciser le dirigeant socialiste, soulignant que les instances du parti de la Rose produisent des élites et des dirigeants, non seulement pour le parti lui-même, mais aussi pour la nation. Driss Lachguar a également mis en avant le succès du 8èmeCongrès national de l'OFI tenu les 6, 7 et 8 octobre 2022. "Ce Congrès n'était pas seulement un moment historique, mais il fait aussi partie d'un processus accumulé par l'USFP sur les questions des femmes, concentré dans le slogan choisi par le Congrès, qui reflète les aspirations des femmes ittihadies pour un Maroc moderniste, dans lequel les femmes doivent être au centre du processus de développement ", a fait savoir Driss Lachguar avant d'ajouter :" A cette occasion, nous affirmons notre plein soutien au processus de plaidoyer des femmes de l'USFP, qui sont actuellement à l'avant-garde de la lutte pour la modification et le renouvellement du Code de la famille, et de la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment la violence numérique ". L'USFP a connu depuis la tenue du XIème Congrès national une dynamique organisationnelle en structurant ses instances aux niveau régional et sectoriel (avocat, enseignement supérieur... ) " Ainsi, l'opinion publique a suivi avec intérêt la structuration des secrétariats régionaux dans un esprit de consensus et de compromis, qui a fait le succès du XIème Congrès national. (... )Ainsi, l'USFP a confirmé, une fois de plus, qu'il n'est pas un parti épisodique, un parti électoraliste ". Dans le cadre de sa dynamique organisationnelle et politique, le dirigeant ittihadi a affirmé que l'USFP fera de 2023 l'année de la tenue des congrès provinciaux, car la préparation des élections de 2026, d'après lui, doit commencer dès maintenant par le renforcement des organisations de proximité. "Nous ne pouvons pas tenir des Congrès provinciaux sans visions d'avenir et sans engagements clairs et précis concernant l'élargissement de l'organisation et l'augmentation du nombre des adhérents", a tenu à préciser le dirigeant ittihadi. Et pour marquer le retour en force de l'USFP, Driss Lachguar a proposé la tenue du Forum national des militants oeuvrant dans les organisations associatives. Il a également proposé pour renforcer le positionnement de l'USFP au sein des institutions nationales la tenue des réunions de l'association des conseillers communaux et l'association nationale des professionnels pendant le mois de mars prochain. Dans le cadre de la défense de la Cause nationale, l'USFP a décidé d'organiser un grand meeting à Laâyoune. Dans ce cadre, Driss Lachguar a affirmé que l'USFP a également décidé de tenir la prochaine réunion de son Bureau politique à Laâyoune pour débattre des derniers développements politiques et régionaux. Par ailleurs, Driss Lachguar a mis l'accent sur la nécessité de l'ouverture du parti sur les compétences dont regorge la société marocaine tout en restant attaché aux valeurs et aux principes fondamentaux de l'USFP. "On ne doit pas avoir peur de l'ouverture, mais plutôt de la stagnation et de la fermeture, car un parti qui ne se développe pas, quantitativement et qualitativement, est condamné à la disparation ", a-t-il rappelé. Et de préciser : " L'ouverture aux compétences au sein de la société exige d'abord de rompre avec les modes de fermeture. L'USFP n'est pas une structure fermée. Il n'est pas des instances où siègent des dirigeants dont la vocation est la politique. L'USFP est une demeure ouverte et un bien commun pourtousles Marocains qui croient aux valeurs de démocratie, de modernité et de justice sociale ".