"Je dois dire que ce modèle marche bien, vu que nous avons actuellement 800 start-up labélisées. Méconnu jusqu'à la fin des années 2010, le terme de start-up s'est démocratisé, ces dernières années, et parfois galvaudé, mais ce n'est pas grave, bien au contraire ", nous dit avec enthousiasme Noômane Fehri.
Considéré comme le papa du " start-up Act ", la loi régissant l'écosystème des start-up en Tunisie, Noômane Fehri est très fier de son court passage au ministère tunisien des Technologies de l'Information et des Communications entre le 6 février 2015 et le 27 août 2016. C'est pendant son règne éphémère que cette loi a commencé à mijoter, pour, finalement, être votée au parlement le 2 avril 2018.
"Je dois dire que ce modèle marche bien, vu que nous avons actuellement 800 start-up labélisées, nous dit avec enthousiasme Noômane Fehri. Méconnu jusqu'à la fin des années 2010, le terme de start-up s'est démocratisé, ces dernières années, et parfois galvaudé, mais ce n'est pas grave, bien au contraire ".
Parmi les start-up dans lesquels il a investi et dont il est particulièrement fier, figure en haut de la liste " Instadeep, récemment reprise par la firme allemande " BioNTech " pour la " modique " somme de 405 millions d'euros. Lorsqu'il a lancé son business en 2014, le fondateur Karim Beguir a commencé avec seulement deux ordinateurs. Aujourd'hui, Instadeep emploie 250 salariés.
" Personnellement, comme investisseur régulier des start-up, le bilan est largement positif, explique fièrement l'ex-ministre. Certaines start-up m'ont rapporté 50 fois la somme que j'ai investie et d'autres m'ont apporté 0 millime ".
Convaincu que l'avenir appartient à ce type de modèles, Noômane Fehri appelle les investisseurs à s'intéresser davantage à ce que proposent les start-up, avec une formule : " Mieux vaut investir dans les start-up que dans l'immobilier ".
Bêtes de concours
L'homme d'affaire reconnaît cependant que tout n'est pas rose dans le monde merveilleux des start-up. En effet, si certaines start-up arrivent à se développer malgré tout, d'autres font face à un premier obstacle de taille, celui des financements. Lorsqu'ils rentrent dans l'arène, les nouveaux arrivants trouvent encore de grandes difficultés à lever des fonds.
" Le premier réflexe est d'abord de s'adresser à la famille, et de participer à des concours et des compétitions pour gagner quelques milliers de dinars, donc rien d'impressionnant, et puis, le nombre de lauréats de ces concours reste faible ", note Fehri.
Certaines start-up tombent dans la facilité, et deviennent des " bêtes de concours ". " En devenant des chasseurs de prix, ils oublient leur cœur de métier et perdent leur temps à lever des fonds plutôt qu'à développer réellement leurs business ", avertit notre interlocuteur.
Adepte d'un libéralisme économique qui permettrait aux énergies de se libérer, Noômane Fehri appelle à " l'abolition pure et simple de la réglementation de change ". En d'autres termes, une libre circulation des capitaux. Selon lui, cela permettrait à de nouveaux fonds d'investissement d'envergure internationale de faire leur entrée sur le marché. " Il faudrait le faire au moins pour les start-up ", demande-t-il.