En réponse au journal français Le Figaro, mettant à nu la rentabilité financière du Train Express Régional (TER), le gouvernement sénégalais dit avoir choisi la rentabilité économique et sociale à la rentabilité financière.
Le gouvernement sénégalais a réagi par rapport aux informations du journal français Le Figaro, pointant du doigt l'absence de rentabilité dans l'exploitation du Train Express Régional (TER), plus d'un an après sa mise en service sur un tracé reliant la nouvelle ville de Diamniadio à la capitale sénégalaise, sur une quarantaine de kilomètres.
Dans une note publiée hier, dimanche 29 janvier 2023, le gouvernement a déclaré avoir fait le choix d'appliquer un tarif quasi-social à l'exploitation du TER dakarois, privilégiant notamment la "rentabilité économique et sociale à la rentabilité financière". Selon le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana : "l'Etat du Sénégal a fait le choix d'un tarif quasi social pour une infrastructure de mobilité à très fort taux de fréquentation. Le taux de régularité est ainsi supérieur à 98% et l'objectif d'un train toutes les dix minutes atteint".
Le non moins ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme d'argumenter : "Nous faisons la différence entre la rentabilité financière qui procède d'une logique de retour sur investissement et la rentabilité économique et sociale qui se mesure en impacts de l'amélioration de l'accès aux transports et la mobilité sur la productivité et le bien-être".
A l'en croire, l'exploitation du TER n'était pas régie par un contrat de concession, dans la mesure où la Société nationale des chemins de fer français (Sncf), via sa filiale Seter, "est un prestataire en exploitation et maintenance, détenteur d'un contrat dont la durée n'excède pas trois ans".
Le patrimoine porté par la Société nationale Senter (rames, gares, trains) et les recettes appartiennent à "l'Etat du Sénégal". Soutenant l'option du gouvernement, il dira qu'avec l'injection prochaine de "sept (7) nouvelles rames déjà commandées à Alstom et l'augmentation de la fréquentation, le TER dakarois pourra rester performant, tout en gardant ses bas tarifs actuels, tout en garantissant une diminution prochaine du montant de la subvention de l'Etat".
Selon ses explications, "les sept (7) rames supplémentaires mettront fin au débat sur le déficit de recettes". Le niveau d'équilibre est attendu "trois ans après le début de l'exploitation dans le monde des affaires du secteur", a-t-il souligné.
Le gouvernement du Sénégal estime, par ailleurs, qu'entre la souveraineté sur la gestion et le choix de ses partenaires au bout de ces trois ans nécessaires à l'atteinte de l'équilibre et l'octroi à un autre postulant d'une concession sur 25 ans, il a préféré la première option, beaucoup plus avantageuse. Il rappelle également que, parmi les exploitants potentiels, la Sncf était la seule capable de garantir un fonctionnement sécuritaire de standard élevé pour ce ferroviaire électrique à grande vitesse en zone urbaine et densément peuplée.