La Ligue congolaise contre la corruption (Licoco) a indiqué que Transparency international vient de publier, le 31 janvier, le rapport de l'indice de perception de la corruption pour l'année 2022. Selon cette étude, la corruption reste à la base des multiples crises dans le monde et affecte la sécurité de plusieurs nations. Elle regrette que le niveau de la corruption dans le pays malgré les efforts fournis par le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi.
" Au niveau mondial, le score moyen est de 55% . La corruption demeure toujours un terrain propice aux violations des droits humains et l'affaiblissement de la démocratie. Au niveau régional, l'Afrique subsaharienne obtient un score de 32% avec une régression de 1% par rapport à l'année 2021 ", a souligné la Licoco, s'appuyant sur le rapport de Transparency international. Ceci démontre, selon elle, que les dirigeants africains ne fournissent pas beaucoup d'efforts pour éradiquer ce fléau qui met la région en difficulté et freine son développement.
Ce rapport, selon cette ligue, révèle également que la République démocratique du Congo (RDC) se compte parmi les cinq pays les moins pacifiques au monde. Il la place également parmi les vingt derniers pays les plus corrompus au monde avec un score de 20%.
Pour la Licoco, le président Félix Tshisekedi a montré, depuis son arrivée au pouvoir, son engagement politique à lutter contre la corruption et à atteindre des niveaux plus élevés d'intégrité, de transparence et de redevabilité, notamment par la création de certaines structures dont la Coordination pour le changement de mentalité, l'Agence de prévention et de lutte contre la corruption ainsi que le renforcement de l'Inspection générale des finances et la réhabilitation de la Cour des comptes.
Mais, fait observer cette ligue, malgré ces efforts, aucune amélioration significative ne se fait sentir. " Il y a plus d'une décennie que la RDC ne parvient toujours pas à faire face aux problèmes sécuritaires dans sa partie Est à cause de la corruption profondément ancrée, qui facilite l'activisme des groupes armés, le banditisme, la toxicomanie, les tracasseries administratives, militaires, policières et judiciaires, etc. ", a souligné cette organisation dans son communiqué du 31 janvier. Elle a indiqué que la plupart de Congolais interrogés estiment que le non-respect de l'indépendance du pouvoir judiciaire et l'inapplicabilité des lois anti-corruption tant nationales qu'internationales par les acteurs politiques empêchent la justice de lutter efficacement contre l'impunité de ce fléau, d'une part, et ceux qui sont censés jouer un rôle dans l'éradication de la corruption y sont eux-mêmes impliqués, de l'autre.
La Licoco regrette, en outre, que la corruption continue de ronger tous les secteurs de la vie nationale. " La corruption est devenue non seulement systémique mais aussi institutionnelle, structurelle et organisationnelle du fait que sa fréquence constitue toute une culture acquise par la majorité de citoyens au sein de la communauté congolaise. Elle met en danger la démocratie, la sécurité et le développement de la RDC ", a souligné cette structure. Elle prévient que le pays ne peut se développer qu'avec l'implication de tous les acteurs politiques, toutes tendances confondues, dans la lutte contre l'impunité et la corruption.