De Félix Tshisekedi et de Paul Kagame, personne ne veut calmer le jeu surtout après la prise de la cité de Kitshanga en territoire de Masisi au Nord-Kivu depuis la soirée de jeudi 26 janvier dernier. Les forces armées de la République Démocratique du Congo se sont repliées vers Mweso, Burungu et Kilorirwe. Le chef de l'Etat rassure en dépit de tout que toutes les mesures sont prises pour barrer la route aux ennemis de la RDC, dont le Rwanda et le M23. Un message bien capté par toute la population congolaise en général, et celle du Nord-Kivu en particulier. Entretemps, il a effectué samedi 28 janvier, une visite d'inspection des sites retenus pour accueillir Sa Sainteté, le Pape François durant sa visite à Kinshasa, du 31 janvier au 03 février.
Dans une interview à Jeune Afrique, le président rwandais lâche : " L'accusation selon laquelle j'interviendrai au Congo m'importe peu. Ce n'est ni la première fois ni la dernière. L'important est de savoir pourquoi j'interviendrais. Si vous ne pouvez pas poser cette question, vous passez à côté de l'essentiel. Or la réponse est simple : la menace que fait peser sur notre sécurité l'activité d'un groupe imprégné de l "idéologie génocidaire comme les FDLR est clairement susceptible de nous amener à intervenir en territoire congolais, sans excuses ni préavis. Quand vous êtes agressé, vous n'attendez pas les instructions de votre agresseur ou de son protecteur pour savoir comment réagir ".
Plus que jamais la RDC et le Rwanda se trouve au bord de la guerre. Le ministre des Affaires étrangères rwandais qui intervenait devant les parlementaires, a reconnu que le Rwanda ne sait pas ce que prépare le pouvoir de Kinshasa. La RDC a envoyé en formation de nombreux jeunes dans les différents camps de formation à travers le pays. De quoi à faire réfléchir le Rwanda qui s'obstine à violer impunément l'intégrité d'un pays souverain.
Pendant ce temps, les Nations Unies qui condamne la nouvelle offensive militaire du groupe rebelle M23, réitère l'appel de l'ONU aux rebelles soutenus par le Rwanda pour qu'ils " cessent toutes les hostilités et se retire des zones occupées, conformément aux décisions prises au mini-sommet de Luanda, il y a quelques semaines ". Un vœu pieux de l'ONU qui s'est déclaré incapable de faire face au M23 qui disposait des armes sophistiquées pour un mouvement qui se dit rebelles.
Des condamnations insuffisantes
La diplomatie congolaise est parvenue en renverser la vapeur devant une communauté qui a longtemps adulé le Rwanda. Unanimement, elle a condamné cette agression contre la RDC surtout que Paul Kagame a lui-même reconnu les faits. Le plus important, c'est la phase des sanctions qui permettront finalement à obliger le Rwanda à respecter les engagements pris à Nairobi et à Luanda.
Le Rwanda qui avait longtemps développé une campagne médiatique pour laquelle il faisait valoir sa thèse de génocide, se trouve désormais pris de court par les nouvelles méthodes de la RDC qui a eu à marquer des points.
Plusieurs atouts ont concouru à cet avantage tactique de la RDC : l'ascension économique de la RDC. Tous les pays du monde cherchent à collaborer avec le pouvoir de Kinshasa pour les nombreuses ressources dont regorgent son sol et son sous-sol. L'Occident ne veut pas se voir damer les pions par la Chine qui n'entend que les bons moments pour pouvoir bondir sur sa proie. Washington veille au grain pour que rien ne lui échappe. Tout compte fait, Kagame ne saurait pas aller au bout de son entreprise belliciste. Les pays du monde sont tournés vers le développement plutôt que de se tirer dessus.