Les élections générales sont prévues pour le 25 février, malgré une situation sécuritaire très instable. Criminalité et attaques jihadistes compilquent le processus électoral.
Le Nigeria est aux prises avec une vague de violences perpétrée par des bandes armées qui commettent fréquemment des meurtres et des enlèvements contre rançon dans les zones rurales du nord et du nord-ouest du Nigeria.
L'insécurité au Nigeria a fait des milliers de victimes. Malgré tout, les élections générales auront bel et bien lieu en février affirme Lai Mohamed, ministre nigérian de l'Information :
"La position du gouvernement fédéral reste que les élections de 2023 se tiendront comme prévu. Rien n'a changé la position. Nous sommes conscients que la Céni travaille avec les forces de sécurité pour que les élections se déroulent avec succès dans tout le pays. Les forces de sécurité ont également continué à rassurer les Nigérians qu'ils travaillent sans relâche pour que les élections se déroulent dans une atmosphère pacifique. Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer."
Course contre la montre
Festus Okoye, porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), assure que les forces nigérianes de sécurité seront à la hauteur pour sécuriser les élections générales.
"On n'a pas été envoyés à la Commission électorale pour aller se lamenter. La Céni a fixé l'élection présidentielle et les élections à l'Assemblée nationale au 25 février 2023. Il reste encore du temps aux différentes forces de sécurité pour s'emparer des situations sécuritaires dans le pays et mettre un terme aux défis de sécurité autant que possible. Nous sommes donc convaincus que les élections auront lieu en 2023."
Psychose chez les électeurs
L'attaque de l'église catholique d'Owo, dans l'état d'Ondo dans le sud-ouest du Nigeria, qui a été revendiquée par l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest et qui a fait plus d'une vingtaine de morts le 5 juin dernier, est toujours gravée dans les mémoires.
Chris Okotie, ex-candidat au scrutin présidentiel pour le parti Fresh, qui n'existe plus désormais, demande ainsi aux autorités nigérianes de suspendre les élections générales et d'opter pour un gouvernement intérimaire, le temps de sécuriser le pays pour permettre l'organisation d'élections libres et transparentes.
"Il ne fait aucun doute que l'insécurité s'est transformé en une sorte de monstre géant et a créé la peur dans le cœur du peuple nigérian. Avec les circonstances actuelles, les élections ne peuvent pas fonctionner. Sans être pessimiste, je pense qu'il est réaliste de dire que je ne vois pas les élections de 2023 avoir lieu et, comme je l'ai déjà dit, nous devons avoir un gouvernement intérimaire, c'est la seule voie à suivre."
Pour l'heure, la collecte des cartes d'électeurs se poursuit dans les différents centres à travers le Nigeria. Le 25 février, 95 millions de Nigérians sont appelés aux urnes pour élire le prochain président qui va remplacer Muhammadu Buhari. Les deux plus sérieux prétendants à la course pour le fauteuil présidentiel sont l'ancien vice-président Atiku Abubaka et celui qu'on présente comme le "faiseur de roi", le sénateur Bola Tinubu.