En Éthiopie, un groupe de trois archevêques et 25 évêques a été excommunié par le synode, l'autorité religieuse centrale. Ils avaient tenté d'installer des prêtres en langue oromo sans l'accord de la hiérarchie. Mais ces 28 religieux ont décidé de ne pas se laisser faire.
L'Église orthodoxe éthiopienne est-elle au bord du schisme ? Depuis l'an dernier, des religieux oromos demandent davantage d'inclusivité pour leur langue et leur culture, avec notamment la diffusion d'une bible, l'ouverture d'une université ou encore l'organisation de messes en langue Oromo.
Mais l'autorité centrale s'y est opposée. Finalement, trois archevêques ont annoncé la création d'une branche orthodoxe Oromo. Jeudi 25 janvier, ils ont ainsi ordonné 26 évêques dans le centre du pays.
Punition sévère
Le synode, l'instance suprême des orthodoxes éthiopiens, a vu rouge et frappé fort. À l'issue d'une réunion d'urgence, la séance d'ordination de jeudi a été déclarée illégale. Les trois archevêques ont été excommuniés, tout comme 25 évêques ordonnés, le 26e s'étant repenti et excusé. Les 28 religieux ont été déchus de leurs rangs, ils ne recevront aucun sacrement, même après leur mort. Enfin, ils ne pourront plus représenter l'Église.
Mais les 28 rebelles ont décidé de contre-attaquer. Dans un communiqué, ils ont à leur tour excommunié douze archevêques membres du Synode, avant d'annoncer le déploiement des 25 évêques ordonnés dans leurs églises locales.
Ces religieux précisent que l'autorité centrale ne reflète pas la diversité de l'église, entraînant la désaffection de millions de croyants. Ils ont nié toute volonté de division. La balle est désormais dans le camp du synode, dans cette crise qui ébranle les quelque 45 millions d'orthodoxes éthiopiens.