Madagascar: Lutte contre la corruption - Le manque de budget parmi les blocages

Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar.

Pas de progression ni de recul pour Madagascar. L'année 2022 reste une année de stagnation en matière de lutte contre la corruption selon TI-IM compte tenu de l'Indice de perception de la corruption 2022.

Des inquiétudes ! Les statistiques publiées par Transparency International Initiative Madagascar, pour le compte de l'année 2022, en matière de lutte contre la corruption n'ont indiqué ni progression ni recul pour Madagascar. En effet, la Grande île reste sur la note de 26 points sur 100. Une note qui reste identique à celle de l'année dernière bien que le pays ait enregistré une nette progression de cinq places sur le classement en se plaçant au 142ème rang contre 147e selon Transparency International Initiative Madagascar qui a, tout de même, affiché ses inquiétudes par rapport à cette situation. Le manque de moyens alloués à la lutte contre la corruption constitue une des raisons de la stagnation du score de Madagascar en termes d'Indice de perception de la corruption, a avancé Transparency International-Initiative Madagascar (TI-IM). " Dans la loi de finances rectificative pour 2022, par exemple, le budget de la lutte contre la corruption représente 0,128% du budget général de l'Etat ", a-t-on précisé.

Impunité

Une situation tout-à-fait paradoxale parce que l'Etat a fixé la lutte contre la corruption comme l'un de ses principaux objectifs. Cette situation ne risque pas de connaître des changements dans les années à venir car des élus se comportent encore comme de véritables impunis et des dossiers restent encore en instance au niveau de la HCJ. En tout cas, TI-IM a également fait comprendre que d'autres pratiques sont à l'origine de cette stagnation, notamment " la persistance de l'impunité, due surtout aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées ; couplée à l'instrumentalisation de la justice à des fins politiques ; et le manque de mise en œuvre des engagements internationaux pris par Madagascar ".

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Décennie

Après 2012, période durant laquelle Madagascar a enregistré son meilleur score avec une note de 32 sur 100, le pays ne fait que reculer en matière de lutte contre la corruption. La directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar, Ketakandriana Rafitoson a ainsi déploré " l'absence d'avancées statistiques significatives de Madagascar sur l'IPC sur l'ensemble de la décennie". Les autres pays de l'Océan Indien se trouvent, en revanche, en meilleure position. Les Seychelles, par exemple, continuent d'être en tête en Afrique subsaharienne, avec un score de 70 sur 100. Le score régional est de 32 sur 100. Des pays comme le Botswana ou le Cap-Vert, ont également enregistré un score de 60 sur 100, selon le rapport de Transparency International. Le score moyen au niveau mondial est, par ailleurs, de 43 sur 100.

Recommandations

Afin de remédier à cette situation, Transparency International-Initiative Madagascar a donné des recommandations. Il s'agit, entre autres, de l'augmentation du budget alloué à la LCC, le renforcement et l'appui des organes de contrôle et du SAC, l'intensification des efforts d'assainissement des marchés publics, la lutte contre l'impunité en révisant les statuts à immunité. La recommandation touche également le domaine électoral. TI-IM souligne ainsi l'importance du renforcement des efforts de lutte contre la corruption électorale en adoptant les réformes visant à plafonner les fonds de campagne et à assurer la transparence des sources de financement, ceci pour plus d'égalité entre les candidats.

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