Ile Maurice: Le père Labour - "Ceux qui ont la peau noire subissent toujours le racisme et la discrimination"

Comme chaque année, une messe est dite pour commémorer l'abolition de l'esclavage.

Ce sera l'église Saint-coeur-de-Marie qui accueillera les fidèles en ce 1er février 2023. Le thème choisi : "300 ans du Code Noir : le prix à payer hier, aujourd'hui et demain". L'Église ne veut pas passer à côté du tricentenaire de cette loi qui a engendré un cadre juridique en ce qui concerne le statut d'esclave, ces personnes qui étaient au front lors de la construction de notre pays, à ses débuts.

"Ce qui justifiait cette loi, c'était la couleur de la peau. Les esclaves ont payé le prix de leur dignité humaine pour la construction de notre pays dans la mesure où le fait d'être noirs les qualifiait comme 'bien meuble' dans la loi, achetables et vendables par les maîtres", avance le président du comité diocésain 1er février, le père Jean Maurice Labour.

"D'aucuns paient toujours le prix aujourd'hui parce que perdurent un racisme, une discrimination envers ceux qui ont la peau noire. Il y a une pensée qui stigmatise la peau noire et aujourd'hui encore dans nos expressions, on parle de 'nwar touni', de 'granwar' et d'autres encore qui stigmatisent la couleur de la peau et dégradent la personne. C'est pour cela que le prix à payer était hier, le prix à payer est encore aujourd'hui et nous pensons que le prix à payer continuera demain. La commission Justice et Vérité l'a clairement dit dans son rapport."

À savoir que ce sera le cardinal Maurice Piat qui prononcera l'homélie. La messe est prévue à 8 h 30.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.