PARIS — Le Mouvement dynamique de la communauté algérienne établie en France (MOUDAF) a dénoncé mardi "l'indifférence des médias" occidentaux face aux souffrances du peuple palestinien, exprimant son indignation quant à "la médiatisation sélective" des drames humains sur fond d'escalade sioniste ayant fait de janvier 2023 le mois le plus sanglant en Cisjordanie occupée depuis 2015.

"En terre d'humanité, aujourd'hui, la violence est tristement devenue monnaie courante. Cependant, pire encore que la violence elle-même, il y a l'indifférence. A commencer par l'indifférence des médias", a écrit le secrétaire général du MOUDAF, Nasser Khabat, dans une contribution, en faisant allusion à la situation en Palestine.

Ces médias "sont devenus un relais déformé de l'information réelle, ôtant ainsi à cette dernière toute sa véritable substance pour n'en faire qu'une affligeante propagande au service d'idéologies politiques déraillantes", a-t-il dénoncé.

Le SG du MOUDAF a notamment condamné la politique de deux poids deux mesures adoptée par différents médias dans leur traitement de l'information liée aux différents drames à travers le monde.

"Choisir sur quel drame humain nous décidons de mettre les projecteurs du monde, implique que l'on fasse volontairement de l'ombre à tous les autres à tort et très injustement", s'est-il indigné, relevant que "la médiatisation sélective des misères humaines n'est jamais sans conséquences".

En plus de conditionner l'humain à n'éprouver de la peine qu'en fonction du diktat médiatique imposé, a-t-il expliqué, "elle appauvrit les esprits citoyens de toute forme de compassion exprimée".

"Hiérarchiser les souffrances, prioriser les secours, tuent la neutralité dans l'œuf et fait reculer nos démocraties", a-t-il écrit, notant que "la véritable empathie coule ses larmes devant chaque drame, sans distinction, sans géométrie variable ni propagande politique".

"L'objectivité voudrait aussi que la tristesse ressentie pour le conflit ukrainien soit tout aussi forte devant l'occupation subie par le peuple palestinien. Que chaque vie ôtée procure la même douleur indépendamment des origines, des religions et des couleurs de chacun", a-t-il également opiné.

Il a souligné, à ce titre, que "la neutralité médiatique, mère de la bonne information, n'oserait pas nommer la colonisation par autre chose que son propre nom, les meurtres ne seraient pas déguisés en +conflits+ et la volonté d'indépendance des peuples n'aurait rien d'assimilable aux actes +terroristes+".

Sans cette neutralité, a-t-il ajouté, "l'information n'est plus qu'une illusion médiatique, outil rusé de manipulation", faisant observer que la cause palestinienne "est morte au moins deux fois. La première fois, de la barbarie et la deuxième fois, du tragique silence médiatique".

Le constat établi par le secrétaire général du MOUDAF intervient au moment où l'entité sioniste ne cesse d'intensifier sa répression à l'égard des Palestiniens.

Lundi, le ministère palestinien de la Santé a indiqué que janvier 2023 est le mois le plus sanglant en Cisjordanie occupée depuis 2015, au cours duquel 35 Palestiniens sont tombés en martyrs sous les balles de l'armée sioniste.