Congo-Kinshasa: Réconciliation - Le pape François invite les Congolais à ne pas glisser dans le tribalisme et la confrontation

C'est sur le péron du Palais de la nation que le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a accueilli, le 31 janvier, le pape François qui a traversé la ville de Kinshasa dans la ferveur populaire. Après le rituel d'accueil, les deux personnalités se sont retirées dans le salon des ambassadeurs pour un tête-à-tête de près de trente minutes, suivi d'un échange des cadeaux.

La situation actuelle du pays a été au centre de l'entrevue entre le chef de l'Etat et le souverain pontife devant les ambassadeurs et autres personnalités publiques. Les deux personnalités ont dénoncé chacun dans ses propres termes la guerre de prédation imposée à la République démocratique du Congo (RDC) à cause de ses richesses.

Dans son mot de bienvenue, le président Félix Tshisekedi a dénoncé, une fois de plus, l'agression du pays par le Rwanda qui agit sous couvert de son mouvement armé, le M23. "Ce malheur qui dure depuis près de trente ans fait aujourd'hui d'une partie de notre territoire en proie à ces violences une zone en rupture de paix où, outre les groupes armés, les puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l'appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités faisant ainsi de la sécurité le premier et grand défi du gouvernement", a dit le président Tshisekedi. Haro sur le colonialisme économique !

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Pour sa part, le pape François, après avoir vanté tout le potentiel de la RDC qu'il compare à un diamant, a dénoncé le "colonialisme économique " tout aussi asservissant. "Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources : on en est arrivé au paradoxe que les fruits de sa terre le rendent "étranger" à ses habitants.

" Le poison de la cupidité a ensanglanté ses diamants. C'est un drame devant lequel le monde economiquement plus avancé ferme souvent les yeux, les oreilles et la bouche. Mais ce pays et ce continent meritent d'être respectés et écoutés, ils méritent espace et attention : retirez vos mains de la Republique démocratique du Congo, retirez vos mains de l'Afrique ! Cessez d'étouffer l'Afrique : elle n'est pas une mine à exploiter ni une terre à devaliser", a dit le pape François, frénétiquement applaudi au passage.

Le souverain pontife a, en outre, rappellé que le pouvoir n'a de sens que s'il devient service. D'où, a-t-il déclaré, les dirigeants sont des serviteurs. Il a invité les autorités à agir dans cet esprit, en fuyant l'autoritarisme, la recherche du gain facile et la soif de l'argent. Parlant de la démocratie, il a ajouté qu'il faut favoriser les élections libres, transparentes et crédibles. Le pape a dénoncé le tribalisme et l'ethnicisme et invité les Congolais à éviter de " glisser dans le tribalisme et la confrontation ".

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