En visite en RDC, le pape François a célébré une grande messe à l'aéroport de Ndolo de Kinshasa. Il a insisté sur le respect de la souveraineté de l'Afrique.
Dans son homélie prononcé ce mercredi (01.02), le pape François a souligné que "l'Afrique doit être protagoniste de son propre destin". Il a aussi appelé les fidèles à trouver la force de se pardonner à soi-même, aux autres et à l'histoire.
Le souverain pontife a livré aux Congolais un message de paix et de réconciliation crucial pour les responsables politiques et ceux qui alimentent le conflit dans l'est du pays, selon Claude Shabani, analyste et avocat à Kinshasa.
Pour lui, "ce sont les politiciens qui nous mettent dans une situation confuse comme celle que nous traversons actuellement. Nous sommes tous touchés par ce qui se passe dans l'est. Ceux qui sont en train d'alimenter ce conflit doivent aussi s'inspirer de ce message du pape. Nous ne pouvons pas faire la paix sans pardon. Nos frères qui sont en train de mener cette guerre injuste vont s'inspirer du message du pape."
Le pape n'a pas directement cité le Rwanda
Le souverain pontife a délivré son message alors que la situation demeure tendue entre la RDC et son voisin, le Rwanda, dont les Nations unies ont reconnu le soutien aux rebelles du M23 que Kinshasa qualifie de terroristes.
Sans surprise, le pape n'a toutefois pas évoqué directement le rôle du Rwanda dans cette crise.
Mais son message visait à apporter un peu d'espoir. C'est du moins ce qu'a ressenti Symphorien Ndebo qui est venu de Mbujimayi, dans le centre du pays.
Selon lui, "c'est un message qui tombe à point nommé. Un message qui vient essuyer les larmes, qui vient consoler le peuple déboussolé. Le pape appelle tous les Congolais à la paix et à l'unité nationale. Ce message vaut son pesant d'or parce qu'on ne peut pas aller aux élections dispersés."
"La guerre ne résout rien"
Une situation que déplore également Médard Mwamba, enseignant à Kinshasa, qui espère qu'après les morts de la guerre arriveront des négociations. "Il y a des déplacés, de jeunes enfants sont tués. C'est vraiment regrettable. Que Dieu fasse grâce à notre pays. Nous avons vraiment besoin de la paix. Nous avons besoin de la tranquillité. Vous savez que la guerre ne résout rien. Cela finira par des négociations", conclut l'enseignant.
Le pape François poursuit sa visite en RDC jusqu'à vendredi. Il quittera ensuite Kinshasa pour rejoindre Juba au Soudan du Sud.