Madagascar: Administration - La corruption existe en milieu carcéral

Un guide pratique pour la prévention et la lutte contre la corruption en milieu carcéral est disponible. Il a été élaboré par la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH).

Les résultats de l'enquête menée par la CNIDH auprès des maisons centrales et de force de la capitale, affirment l'existence de corruption en milieu carcéral. C'était hier, dans le cadre de la présentation du Guide pratique pour la prévention et la lutte contre la corruption en milieu carcéral, un fruit de la coopération de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avec la CNIDH, qui s'est tenue à l'hôtel Ibis à Ankorondrano.

La corruption carcérale se manifeste sous différentes formes. Pour avoir accès à une chambre plus confortable, un détenu payerait entre 800 à 400 000 ariary. La location d'une chambre dans l'infirmerie coûterait entre 500 000 à 1 000 000 ariary par mois. En payant 600 000 ariary ou en ayant un membre de famille qui travaille en prison, un détenu peut effectuer la corvée extérieure. Le déplacement d'un détenu près d'une maison centrale proche de ses familles nécessiterait la somme de 2 000 000 ariary. On réclamerait jusqu'à 2 600 000 ariary aux personnes détenues ou aux membres de leurs familles, avant leur mise en liberté.

Des agents des établissements pénitentiaires monnayeraient la visite des familles ou des proches, au tarif de 1 200 à 18 000 ariary.

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Ignorance des droits

D'autres détenus payeraient au Tribunal 400 000 ariary pour raccourcir à une semaine leur détention. Un détenu peut également communiquer par téléphone avec sa famille, en payant 5 000 ariary à un agent pénitentiaire.

Cette enquête révèle que les agents pénitentiaires sont les principaux auteurs de la corruption carcérale. Mais elle peut également provenir des personnes détenues ou de leurs familles, ainsi que des personnes extérieures, notamment des rabatteurs. En général, " l'ignorance des droits des détenus sur les services gratuits favorise la propagation de la corruption", notait Prisca Andrianarivelo, vice -présidente de la CNIDH, hier.

Le guide pratique a été conçu pour l'amélioration du monde carcéral et afin de lutter contre la corruption dans ce milieu. Il est à l'intention des personnes détenues et des membres de leurs familles. Il détaille, entre autres, les services gratuits au bénéfice des personnes détenues et les procédures de la détention avant la phase de jugement et après la condamnation, et les recours possibles. " Il est important que tous soient informés, pour prévenir la corruption et pour éviter les abus ", lance le président du CNIDH, Seth Andriamarohasina.

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