Congo-Kinshasa: Enrôlement et identification des électeurs dans l'AO1,n Céni - Lamuka note un bilan sombre et exige un audit sur la gestion de Denis Kadima

Lamuka, à travers sa coordination des opérations électorales (COEL), s'est exprimé sur le bilan des opérations d'enrôlement et d'identification de la population dans les 9 provinces constituant la première aire opérationnelle.

Cette plateforme de l'opposition dresse un bilan "médiocre" du travail de la Commission électorale nationale indépendante et appelle à auditer le président de cette institution d'appui à la démocratie, Denis Kadima, en rapport avec tous les fonds décaissés. Surtout, ladite coordination demande des enquêtes sur le marché conclu entre CENI et la société Miru Systems. C'était à l'occasion d'un point de presse tenu vendredi 27 janvier à Kinshasa, par Félix Senga, président de la COEL en présence des cadres de Lamuka.

En effet, tout en appelant la population à s'enrôler massivement "afin d'imposer un vrai changement lors des élections du 20 décembre 2023", cette plateforme de l'opposition remarque, parmi les coquilles trouvées dans ces opérations sur terrain que, dans la cartographie de la CENI, la répartition des centres d'enrôlement et des kits dans les 26 provinces du pays est disproportionnée par rapport au nombre d'habitants par province; les centres d'enrôlement et le nombre de kits réels ne correspondant pas à la cartographie publiée par la CENI.

%

"Certains centres répertoriés n'existent même pas. Par contre, on a découvert des centres fictifs; Plusieurs centres d'enrôlement du cycle électoral passé n'ont pas été repris dans la cartographie actuelle; ce qui pousse les populations à marcher plusieurs kilomètres pour trouver un centre d'enrôlement; les machines fournies par la société coréenne Miru Systems ne sont pas conformes au prototype et aux spécifications du cahier des charges", signale-t-on.

Aussi, atteste Lamuka : "La carte d'électeur est de mauvaise qualité et ne correspond pas non plus aux spécifications techniques. Dans certains bureaux, les noms sont complétés au stylo sur les cartes. En plus, une erreur matérielle qui viole la Constitution est constatée au verso des cartes délivrées à ce jour. En effet, la " province de Mongola " reprise au numéro 18 de la liste des provinces n'existe pas en RDC; la source d'énergie pour assurer la fonctionnalité efficiente des machines pose problème dans beaucoup de centres, avec comme conséquence à peine 30% de centres fonctionnent effectivement; y a encore aujourd'hui des centres de l'aire opérationnelle numéro 1 qui ne sont toujours pas ouverts. D'autres n'ont pas atteint la vitesse de croisière", confirme-t-on.

Lamuka constate également que dans plusieurs centres, les équipements n'ont pas été déployés au même moment. " Les kits sont arrivés sans panneaux solaires ni cartes; Plusieurs agents des centres d'enrôlement ont été recommandés par les partis politiques, membres de l'Union Sacrée; ce qui explique la non-maitrise des équipements. Les agents se plaignent par ailleurs du non-paiement de leurs indemnités, ce qui justifierait en partie leur manque d'ardeur. Certains centres d'enrôlement, surtout à l'intérieur du pays, sont en rupture de cartes, avec comme conséquence le non-enregistrement d'électeurs pendant plusieurs jours.

Plusieurs kits n'arrivent pas à enrôler au-delà de 1200 personnes sans l'intervention d'un technicien qui se trouve souvent à plusieurs kilomètres des centres concernés, ce qui retarde davantage les opérations; L'article 39 de la loi portant identification et enrôlement des électeurs qui exige l'établissement, et la publication des listes électorales journalières n'est pas respectée".

Par ailleurs, Lamuka pense qu'il y a plusieurs problèmes à résoudre pour enrôler tous les électeurs et qu'il ne suffit pas seulement une prolongation de 25 jours supplémentaires d'enrôlement. Pour cette plateforme, il nécessite également la prise en compte de la qualité et du nombre de machines déployées ainsi que de la compétence du personnel affecté à ces opérations.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.