Madagascar: Préjudice climatique - Rajoelina revient à la charge sur le fonds de compensation

Dans une tribune publiée dans le média français Les Echos, le Président demande aux pays avancés de tenir leurs engagements climatiques. Il souligne, notamment, l'urgence de la mise en place du fonds de compensation des préjudices climatiques.

Tenez vos engagements, protégez notre planète. Tel est le titre de la tribune signée par Andry Rajoelina, président de la République, publiée dans les colonnes du média français Les Echos, mardi. Une tribune destinée aux décideurs des pays avancés afin qu'ils traduisent en acte leur engagement pour soutenir les pays vulnérables face aux changements climatiques.

Dans cette tribune, le locataire d'Iavoloha souligne, entre autres, "l'urgence de mettre en place et à financer au bon niveau d'engagement les fonds de compensation des désordres climatiques". À cause des bouleversements climatiques, les catastrophes naturelles sont de plus en plus violentes et de plus en plus dévastatrices. Fait paradoxal, ce sont les pays les plus vulnérables économiquement et aussi les moins pollueurs qui en paient les plus lourds tributs.

La mise en place d'un fonds de compensation des pertes et préjudices subis par les pays vulnérables à cause du dérèglement climatique est la principale décision prise lors de la 27e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), à Sharm El-Sheikh, en Égypte. Après d'âpres négociations, les cent quatre-vingt-seize pays participants à cette réunion, en novembre dernier, se sont convenus que ce fonds sera mis en place d'ici un an.

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À la lecture de la tribune qu'il signe, Andry Rajoelina estime que la traduction en acte des engagements ne va pas suffisamment vite. L'objet de cette opinion publiée dans Les Echos a justement pour but d'alerter sur ce point. Les catastrophes naturelles ne tiennent pas compte, en effet, des aléas politico-diplomatiques.

Urgences

Madagascar vient d'en faire l'amère expérience. Les pluies torrentielles de plusieurs jours, causées par le cyclone Cheneso, ont fait plus de vingt morts, des milliers de sinistrés et inondé des milliers d'hectares de rizières.

La tribune signée par le président de la République est justement publiée juste après le passage de Cheneso. Une proximité temporelle pour mieux souligner "l'urgence", de la situation probablement. Des régions de la Grande île, notamment des localités dans la partie Sud-Est ne se sont toujours pas remises des conséquences des cyclones qui ont balayé le pays au début de l'année 2022. La situation humanitaire tend à y devenir délétère. Un drame qui s'ajoute à l'insécurité alimentaire majeure dans le Grand Sud, à cause de la sécheresse.

Aux drames humanitaires s'ajoutent les lourds dégâts en matière d'infrastructures. Les catastrophes naturelles freinent ou remettent à zéro la croissance économique des pays victimes, par ailleurs. "Tenir ses engagements, c'est protéger notre planète (... ). Il est injuste que les pays les moins pollueurs paient le plus lourd tribut des impacts des changements climatiques", plaide le locataire d'Iavoloha.

S'il en appelle à une accélération de la mise en place du fonds de compensation, Andry Rajoelina soutient que la somme actée à Sharm El-Sheikh est loin de couvrir les besoins. Les négociations à la COP27 ont débouché sur un montant de 350 millions de dollars, pour le fonds de compensation. "Une goutte d'eau dans l'océan des urgences", déplore le locataire d'Iavoloha. Les besoins de compensation climatique des nations du Sud les plus exposées s'élèveraient entre 290 et 550 milliards de dollars par an.

Aussi, le locataire d'Iavoloha affirme aussi l'urgence "d'activer le bouclier climatique évoqué par l'Union européenne [UE]", entre autres. L'idée de l'UE est de mettre en place un système de financement qui servira à protéger ou faire face aux conséquences des événements climatiques extrêmes. Le président de la République soutient aussi qu'il est urgent de tenir les engagements du fonds vert pour le climat.

Le fonds vert pour le climat prévoit que les pays développés mobilisent 100 milliards de dollars par an, afin de financer les programmes d'adaptation aux changements climatiques dans les pays vulnérables. Dans cette tribune publiée mardi, Andry Rajoelina plaide à nouveau pour "l'urgence de suspendre le remboursement des dettes des pays surexposés aux inconséquences des plus riches et aux dégâts climatiques en mode accéléré".

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