Les Barea tombent de haut. On se voyait déjà en finale après un parcours sans faute jusqu'en quarts de finale. On a joué la demi-finale avant le coup d'envoi.
Mais le Sénégal n'était pas le premier venu. Même avec des joueurs locaux, c'est une équipe rompue aux compétitions, habituée des grands rendez-vous internationaux. Par ailleurs toutes les conditions n'étaient pas favorables aux Barea. Un quart de finale et une demi-finale en l'espace de 48 heures étaient démentiels pour des joueurs amateurs dont le rythme et d'un match par semaine au maximum. Les muscles n'ont pas ainsi répondu. Les joueurs semblaient émoussés avant d'avoir commencé le match.
Les Sénégalais semblaient plus frais et avaient en plus un net avantage sous la toise et sur la balance. Un avantage déterminé dans les duels et les accélérations où il fallait être à 150% pour pouvoir leur tenir tête alors que les Sénégalais n'étaient qu'à 70%. Si leurs attaquants n'étaient pas extrêmement maladroits et que si on n'avait pas un gardien de but fantastique, on aurait ramassé une raclée. Les Barea semblent avoir atteint leurs limites permises par le niveau du championnat, la qualité de l'encadrement, l'efficacité des structures.
Le sélectionneur Roro qui a réalisé un travail formidable en quelques mois puisqu'entre les Barea des éliminatoires qui ont peiné pour battre les Seychelles et le Botswana, c'est le jour et la nuit. Une véritable métamorphose s'est opérée. Les Barea vont devoir se contenter de la médaille de bronze. Mais c'est déjà la meilleure performance jamais atteinte par le football à l'échelle continental.
À défaut du titre, on sera donc Chan-pion. Cela suffit au bonheur de toute une population qui trouve dans le succès des Barea une satisfaction expiatoire devant tant et tant de difficultés et surtout un motif de fierté et une motivation pour ne pas se résigner un sort particulièrement accablant et contraignant. Il faut d'ailleurs saluer la dignité des supporters qui sont restés sereins malgré la défaite. Cela vaut toutes les médailles du monde.