Afrique de l'Ouest: Burkina Faso et le Mali veulent s'unir

Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a accueilli, ce mardi 31 janvier 2022, à l’aéroport international Président Modibo Keïta Senou, son homologue et frère du Burkina Faso, M. Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela.
2 Février 2023

Le projet de fédération entre les deux pays est encore loin d'être achevé mais l'idée vient d'être lancée par le Premier ministre burkinabè de transition, Apollinaire Kyélem de Tambela.

Selon le Premier ministre burkinabè, les deux pays devraient, "constituer une fédération souple qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres".

Il a émis le vœu qu'un précédent comme l'éphémère Fédération du Mali, qui n'a existé qu'entre 1959 et 1960 et avait réuni le Mali, le Sénégal, le Burkina Fasoet le Bénin, puisse être réédité.

"Le Mali est un grand producteur de coton, de bétail et d'or. Le Burkina Faso aussi produit du coton, du bétail, de l'or. Tant que chacun va regarder ailleurs, nous ne pesons pas tellement mais si vous mettez ensemble la production de coton, d'or et de bétail du Mali et du Burkina Faso, ça devient une puissance", a ajouté Apollinaire Kyélem de Tambela.

Bonne nouvelle

C'est une bonne nouvelle, affirme Stanislas Bénéwendé Sankara, président de l'Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS)

"On ne cessera jamais de dire que l'unité fait la force. Le Mali et le Burkina Faso ont des réalités communes. Tant du point de vue de l'histoire que de la géographie. Ils ont tout intérêt à faire ce que nous appelons une union à la base, par les peuples", soutient l'ancien ministre et ancien premier vice-président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso.

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Le précédent malien?

Le chef du gouvernement burkinabè a aussi déclaré que ce qu'il nomme la "vraie révolution" menée par le Mali depuis la prise du pouvoir par le colonel Assimi Goïta, en 2020, avait "inspiré" les nouveaux dirigeants burkinabè.

Le Burkina Faso fera-t-il également appel aux mercenaires russes du groupe Wagner ? Leurs résultats sur le terrain au Mali seraient décevants, selon le général d'armée Didier Castres, directeur des opérations de l'armée française dans tous les pays où elle est intervenue, entre 2009 et 2016. Il a été notamment le cerveau des opérations Serval puis Barkhane au Mali.

Il explique que "l'Etat islamique au grand Sahara organise un gigantesque événement d'allégeance au nouveau calife, Abou al-Hussein al-Husseini al-Qurashi dans la région de Ménaka, sans que rien ne se passe. Iyad Ag Ghali organise des campagnes de recrutement à visage découvert. Est-ce que Wagner fait quelque chose contre ça ? Surtout, Wagner n'a aucun intérêt à régler les choses, même s'il le pouvait. Son modèle économique, c'est l'instabilité et la guerre. Wagner entretient la guerre. Car la guerre entretient Wagner."

Pour Stanislas Bénéwendé Sankara, la lutte contre les djihadistes doit être la responsabilité des Burkinabè.

"Nos Wagners, ce sont nos VDP (volontaires pour la défense de la patrie), ce sont nos forces de défense et de sécurité. Et c'est dans la pensée du président Thomas Sankara qui a dit qu'il faut d'abord prendre en main son destin. Et qu'aucun peuple ne peut laisser la défense de sa souveraineté entre les mains de quelques groupes, fussent-ils professionnels, militaires. Donc, il revient au peuple burkinabè de se mobiliser et de lutter efficacement contre le terrorisme."

Comme le Mali, dirigé par des militaires, le Burkina Faso a demandé fin janvier le départ des soldats français de l'opération Sabre présents dans le pays depuis 14 ans.

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