Le SIAO, c'est aussi les bars et restaurants qui proposent aux festivaliers des menus variés ainsi que des boissons de toutes natures.
La conjoncture qui a considérablement diminué le pouvoir d'achat des populations fait malheureusement que la fréquentation de ces lieux est toujours timide, une semaine après l'ouverture officielle du Salon. Constat sur place le mercredi 1er février 2023.
La fête de l'artisanat africain, cette édition-ci, tranche négativement avec celles des années antérieures. Sur l'aire de la foire, ce n'est pas la grande affluence. Cela est plus criard dans la zone réservée aux maquis, bars et autres restaurants. Pas que les boissons ne soient pas bien fraîches et la gastronomie très élaborée, mais simplement parce que pour beaucoup de visiteurs, le portefeuille a énormément perdu en épaisseur.
Bien que ce soit la fin du mois, la clientèle se fait rare sur le site, et c'est désespérément que les gérants des espaces de détente attendent. En dehors de quelques rares clients attablés çà et là, rien ne laisse transparaître une ambiance de fête.
Dame Marceline Sorgho, malgré cette morosité ambiante, s'attelle à faire cuire ses poulets-bicyclettes et ses brochettes qu'elle espère pourtant tout vendre avant la fermeture du Salon, fixée à 22 h chaque jour. Depuis le début de la manifestation, les affaires ne vont pas comme elle le souhaite, alors qu'il lui faut bien avoir un retour sur investissement. Elle garde tout de même l'espoir que les choses finiront par s'arranger.
C'est ce même espoir qui anime la restauratrice Alimata Congo, une habituée du SIAO qui regrette amèrement aussi le manque de clientèle. Elle fustige le comportement frauduleux de certaines commerçantes de victuailles, qui occupent indûment des espaces à côté d'autres vendeuses comme elle, qui ont déboursé 150 000 F CFA pour pouvoir exercer leurs activités dans l'enceinte du SIAO.
La déception est partagée par Adama Nana et Zacharia Gouem, tous deux gérants de maquis qu'ils ont pris en location autour de 700 000 F CFA, mais qu'ils peinent à rentabiliser. Tout n'est cependant pas perdu et ils pensent que tout finira par aller mieux d'ici les derniers jours. Chacun nourrit, en tous les cas, l'espoir de renter dans ses fonds. En attendant, tous reconnaissent que le SIAO 2023 est un peu terni par la rareté des finances et souhaitent que la situation évolue positivement, surtout que dans pratiquement un mois, rendez-vous est pris pour la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), et qu'ils sont également de potentiels occupants des hangars qui seront aménagés pour la rue marchande organisée à cette occasion.