Elles sont bien là ! De l'avis de plusieurs observateurs, c'est la première fois qu'on voit autant de femmes dans les gradins des stades algériens. D'Alger à Annaba, en passant par Constantine et Oran, ce Championnat d'Afrique des Nations, TotalEnergies est la genèse d'un nouveau phénomène.
Il suffit de voir les files de fouille au corps réservées aux femmes à l'entrée des tribunes qui s'allongent progressivement. Une fois dans l'enceinte c'est bien elles qui mettent l'ambiance.
Nous sommes le 16 janvier, le Cameroun affronte le Congo. Outre la victoire des Lions Indomptables, un autre fait retient l'attention des supporters de football.
Une petite fille de 7 ans, prénommée Nihel est sur le point de devenir l'héroïne de ce tournoi.
Quelques pas de danses capturés par les caméras présentes dans les tribunes du stade Miloud Hadefi d'Oran et une vidéo devenue virale. Plus de 10 millions de vues.
De l'aveu de son papa Samir, Nihel adore danser. "Dès qu'elle écoute de la musique, elle se met à bouger, c'est automatique chez elle".
Du haut de son jeune âge, Nihel est devenu en l'espace de quelques instants la nouvelle ambassadrice du football algérien.
"J'aime beaucoup le foot, quand mon papa m'a dit que nous irons au stade, j'étais très heureuse" s'exclame-t-elle avec ce grand sourire qui la caractérise.
Quelques jours plus tard, elle est invitée à Alger, pour assister au quart de finale opposant l'Algérie et la Côte d'Ivoire.
Devenue la coqueluche de la sélection algérienne, elle encourage un par un les Fennecs à leur entrée au vestiaires, juste après l'échauffement.
"J'espère qu'ils vont gagner aujourd'hui" confesse la fillette, avant de recevoir le ballon officiel de la compétition des mains de Herita Ilunga.
Comme le papa de Nihel, Mahmoud est venu avec ses deux petites filles Amira et Dounia : "depuis quelque temps, elles me demandent de venir au stade. Je les ai habillées bien chaudement et on est venu.
"Vous savez d'habitude, elles parlent beaucoup mais là, elles sont silencieuses, admiratives. Elles veulent absolument voir les joueurs. C'est agréable de partager cette passion avec elles"
"Nous avions besoin de cet événement"explique Anaïs, venue au stade Nelson Mandela de Baraki, accompagnée par sa meilleure amie Hadil. "Le football nous a toujours accompagné mais, on pensait faussement que le stade était un lieu réservé aux hommes" confie Jasmine, avant d'ajouter " voir un match à la télévision et le vivre au stade, sont deux choses, complètement différentes. C'est une expérience que chacunes d'entre nous doit vivre".
Maillot algérien sur le dos, Samira compte bien donner de la voix. "C'est le quatrième match que je viens au stade. C'est devenu comme un acte citoyen, je me dois de supporter mon pays, mon équipe : l'Algérie.
Vous savez avant le CHAN est une belle occasion pour nous. Nous montrons la belle et la vraie image de notre pays, qui est une nation accueillante et aimante".