Diamniadio — Le partenariat public-privé demeure une alternative viable de financement des infrastructures en Afrique, soutient le Premier ministre égyptien, Mostapha Madboly, selon lequel ce mécanisme est de nature à alléger les charges auxquelles les Etats font face.
Le chef du gouvernement égyptien intervenait jeudi lors de la table ronde présidentielle tenue au centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), dans le cadre du deuxième sommet sur le financement des infrastructures en Afrique.
Cette rencontre est organisée par la Commission de l'Union africaine (UA), l'Agence de développement de l'UA (AUDA-NEPAD) et le Sénégal. Un premier sommet portant sur la même problématique s'était tenue à Dakar en 2014.
Selon son Premier ministre, l'Egypte "est prête à partager son expertise puisque durant les huit dernières années, [le pays] a fait un bond considérable dans le domaine des infrastructures avec le partenariat public-privé".
Il a préconisé l'érection de "corridors économiques" devant permettre de "dérouler des projets de développement en tant que pilier important pour la mise en œuvre de l'agenda 2063" de l'Union africaine, référence à des programmes et initiatives visant notamment à accélérer la croissance économique et le développement de l'Afrique.
Mostapha Madboly, citant des statistiques de la Banque mondiale, affirme que l'Afrique a besoin, chaque année, de 100 milliards de dollars pour combler le gap relatif aux infrastructures.
Il a cité cinq axes considérés comme "des piliers importants de la réalisation des aspirations pour le développement de l'Afrique", précisant que dans un premier temps, "des efforts doivent être consentis pour mobiliser les financements nécessaires à la réalisation du programme de développement des infrastructures en Afrique, y compris les projets liant le lac Victoria à la Méditerranée".
Dans ce cadre, a-t-il relevé, l'Egypte "fournit des efforts considérables pour faire la promotion de ce projet".
Les pays africains ont également besoin d'un catalyseur devant permettre d'encourager les investissements sur le continent africain, a ajouté le Premier ministre égyptien.
Il souligne, à ce sujet, que l'Egypte "a pris deux résolutions sur le domaine public, pour faire de la zone économique du canal de Suez une plateforme intéressante pour attirer les investissements dans la région".
Il a également évoqué un "projet géant entre l'Egypte et la Tanzanie", relatif à la construction du barrage Julius Nyerere en Tanzanie. "Un exemple qui doit être dupliqué dans d'autres pays africains. Cela reflète l'expertise et la compétence des entreprises africaines".
Pour Mostapha Madboly, "il y a également un rôle à jouer par les partenaires internationaux et les institutions de financement international pour combler les gaps de financement et alléger les charges de la dette pour certains pays les plus touchés, où cette dette a atteint des niveaux critiques allant jusqu'à 250% de leurs revenus".
"L'Afrique doit avoir un siège au sein du G20 pour faire entendre sa voix. Nous devons tirer profit de la ZLECAF, entrée en vigueur en 2019, lorsque l'Egypte assurait la présidence de l'Union africaine", a-t-il par ailleurs relevé, au cours d'une discussion engagée avec les présidents Sall, Paul Kagamé du Rwanda et le Premier ministre algérien, sur les questions qui entourent la problématique de financement des infrastructures.
Le deuxième sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique, à l'initiative de l'Agence de l'Union africaine en charge du développement (AUDA-NEPAD) et de l'Etat du Sénégal, prend fin vendredi.