Le président de la République, Macky Sall a attiré l'attention, jeudi 2 février, sur le déficit en infrastructures physiques et numériques en Afrique. Il s'exprimait à l'ouverture de la cérémonie d'ouverture 2e Sommet sur le financement des Infrastructures en Afrique.
Malgré la disponibilité d'abondantes sources d'énergie qui aident à éclairer le monde, plus de 600 millions d'africains n'ont pas encore accès à l'électricité. Et dans nombre de ces pays, le transport routier et ferroviaire reste encore problématique. Il en est de même pour le transport aérien, où, pour voyager d'un pays à un autre, on est parfois obligé de sortir du continent.
"Pour les infrastructures numériques, malgré les progrès enregistrés, le taux de connexion sur le continent reste encore faible : 36 % contre une moyenne mondiale de 62,5 %", a souligné le Président en exercice de l'Union Africaine (UA).
C'est pour remédier à cette situation que l'UA, le NEPAD et la BAD ont lancé en juillet 2010 à Kampala, le Programme de développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), pour stimuler la réalisation de projets transfrontaliers dans les secteurs des transports, de l'énergie, de l'eau et des TIC entre autres, rappelle le Président Macky Sall.
Quatre ans plus tard, en juin 2014, nous avons tenu à Dakar le premier sommet sur le financement du PIDA, et lancé un Plan d'action prioritaire de 16 projets. Dans la même foulée, Africa 50 a été créée en tant que plateforme d'investissement dans les infrastructures, pour passer de la vision à l'action, relève Macky Sall.
Le financement des infrastructures : 100 milliards en 2018, 81 milliards de dollars en 2020
En dépit des difficultés structurelles et des effets de la pandémie COVID-19, l'Afrique est en chantier. "En novembre 2021, le Sénégal et la Mauritanie ont lancé le chantier du pont de Rosso, sur le fleuve Sénégal, qui sera réalisé en 30 mois, avec le concours de la BAD, de l'Union Européenne et de la Banque Européenne d'Investissement. Ce pont est un chaînon du processus d'intégration africaine en tant que partie intégrante du corridor transfrontalier Tanger-Casablanca-Nouakchott -Dakar-Abidjan -Lagos" s'est réjoui le Président Macky Sall.
Les progrès du continent en matière de construction d'infrastructures sont réels. Mais ses défis le sont tout autant. En Afrique, les infrastructures restent encore sous-financées en volume et mal financées en termes de taux d'intérêt et de délais de remboursement.
Selon le dernier rapport annuel du Consortium pour les infrastructures en Afrique, publié en décembre, le financement des infrastructures en Afrique s'élevait à 81 milliards de dollars en 2020, contre 100 milliards en 2018. "Je rappelle que le Consortium pour les infrastructures en Afrique a été mis en place en 2005 à Gleneagles, au sommet du G8 d'alors (G7 aujourd'hui). Il rassemble autour de la BAD, les principaux partenaires bilatéraux et les banques de développement actives sur le continent. Il est vrai que l'impact de la pandémie a freiné nos efforts sur les infrastructures, avec le ralentissement de l'activité économique et la réorientation des dépenses publiques vers des urgences sanitaires et sociales", relève Macky Sall.