À peine retrouvées, les trois mineures qui avaient été admises à la Probation Home de Phoenix ont fait une deuxième fugue, dimanche dernier, avant d'être retrouvées à Trou-aux-Biches mardi et de reprendre la fuite mercredi après-midi.
Ces filles, qui sont âgées entre 13 et 15 ans, étaient, à l'heure où nous mettions sous presse, introuvables. Selon nos sources, elles se sont enfuies vers 14 h 30 avant que la policière chargée de veiller sur la Probation Home la nuit ait commencé sa garde. Elle venaient d'y arriver aux petites heures du matin, dans un état second. Lorsque la police les ont retrouvé vers minuit à Trou-aux-Biches, comme l'hôpital a refusé de les prendre en charge car elles étaient ivres. La police a dû les transporter directement à la Probation Home. En y arrivant, elles se sont montrées violentes mais avec la présence de la police, elles sont allées se coucher. Le lendemain, en se réveillant, elles se sont à nouveau révoltées face aux probation officers sur place et ont pris la fuite en fin d'après-midi.
"Après la première fugue, il y a deux semaines, lorsque les filles avaient été ramenées à la Probation Home, le ministère avait envoyé une policière pour effectuer des gardes de nuit. Une garde, qui commence à 16 heures et se termine le lendemain matin à sept heures."
Pendant la journée, explique-t-on, c'est uniquement les fonctionnaires de la Probation Home, qui veillent à la sécurité de ces adolescentes. "Et comme ces dernières sont très rusées, voire très violentes parfois, ce sont elles qui font la loi au sein de la Probation Home."
Ingérables ?
En effet, selon nos informations, elle ne sont pas des adolescentes qui peuvent être gérées par de simples fonctionnaires. "En ce moment, il y a deux Probation officers le jour et deux la nuit. Avant la première fugue, il n'y avait qu'une seule en journée et c'était une situation impossible à gérer. Mais même à deux, les Probation officers n'arrivent pas à gérer ces filles car elles n'ont pas les qualifications et la formation requises." Elle ajoute que ces adolescentes suivent un traitement psychiatrique pour des problèmes de comportement.
Selon nos sources, la situation ne fera qu'empirer si le conseil d'administration de la Probation Home ne se décide pas à apporter des changements concrets. "Kuma zot sorti lacour nek avoy zot dan Probation Home sans tenir compte de leurs problèmes et du fait qu'elles soient suivies médicalement en raison de troubles du comportement. Les Probation officers n'ont pas été formées pour travailler avec de telles adolescentes à problème et de ce fait, lorsqu'elles arrivent à la Probation Home, ce sont elles qui font la loi et pas les fonctionnaires", ajoute un informateur.
Il poursuit en disant qu'en sus de tout cela, la présidente du conseil d'administration des Probation homes ne s'est jamais déplacée pour voir les lieux et les conditions d'accueil, pour voir s'il y a suffisamment de personnel d'encadrement, si les adolescentes sont en sécurité entre ces murs et si l'endroit est adapté à leurs problèmes. D'ailleurs, la députée Stéphanie Anquetil a commenté ces cas lors d'une conférence de presse du Parti travailliste, le lundi 30 janvier. Elle a affirmé que la présidente du conseil d'administration ne s'est même pas exprimée sur ce qui se passe dans cet établissement. "On dirait ki board la pa senti li redevable", a-t-elle dit, tout en s'interrogeant sur le travail du Board et sur la fréquence à laquelle ses membres se rencontrent. "Avec la promulgation de la Children's Act, le ministère de la l'Égalité des genres a placé toutes les responsabilités sur le dos des Probation officers, et ces derniers n'ont pas la formation voulue pour travailler avec des enfants et des adolescentes incontrôlables, dans des Probation Homes dépourvues de sécurité."
Nous avons tenté d'obtenir la version d'un membre du conseil d'administration de la Probation Home mais en vain.