Cinq mois après l'affaire de carburant frelaté à Toamasina, le phénomène est de retour.

Cette fois, les frelateurs ont changé d'axe en choisissant la RN4 et la RN6.L'affaire du carburant frelaté, qui a secoué l'opinion durant le mois de septembre de l'année dernière, fait son retour. Si les frelateurs ont choisi de changer d'axe, ils ont gardé le même mode opératoire, selon les informations qu'on nous a transmises. " Du carburant frelaté avec du pétrole a été découvert lors de notre dépannage. Il a causé des pannes répétitives ", a ainsi indiqué un chauffeur qui se dit être l'une des victimes tout en signalant qu'il a pris son carburant dans une station-service sur la Nationale 6. D'autres victimes interpellent également les autorités à prendre urgemment les mesures nécessaires afin de mettre fin à cette pratique illicite.

Sans suite

L'affaire de frelatage de carburants à Toamasina se trouve parmi les dossiers que les autorités n'ont pas pu élucider. Les enquêtes ont permis d'arrêter uniquement quelques individus soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire. Rappelons que les recherches effectuées par les éléments de la Section des Recherches criminelles de Toamasina ont permis d'appréhender une douzaine de personnes.

Parmi elles figurent entre autres, une femme propriétaire d'une maison qui a fait l'objet d'une perquisition, deux gérants de stations service, deux sous-gérants, deux chauffeurs, un propriétaire de camions et trois concierges.

En effet, même si des noms ont été cités, l'affaire semble, une fois encore, tombée dans les oubliettes et classée sans suite, comme ce fut le cas de plusieurs grands dossiers ayant secoué l'opinion. Ce sont toujours les sous-fifres qui en paient le prix. Et les victimes n'ont reçu aucun dédommagement.

Impunité

À Toamasina, des chauffeurs et de simples employés ont été incarcérés mais pas les gros poissons. Un scénario qui se perpétue. La dernière en date est l'affaire Lanto Rakotomanga. Le chauffeur qui a été pris avec 75 rondins de palissandre à l'intérieur du véhicule présumé appartenir à l'élue, le Directeur de Cabinet de Lanto Rakotomanga, la femme du chauffeur qui s'est entretenue avec cette dernière et le fils du chauffeur qui est allé récupérer l'autorisation auprès du DirCab ont été les seuls interpellés.

Pas plus tard que mardi, Transparency International/Initiative Madagascar (TI/IM) a avancé que " la persistance de l'impunité, due notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées, couplée à l'instrumentalisation de la justice à des fins politiques " constitue l'une des trois principales raisons qui expliquent la stagnation du score malgache en matière de corruption malgré des avancées au niveau institutionnel. Une situation qui ne fait que ternir l'image du régime.