Tunisie: Publications postées sur les réseaux sociaux - Faut-il contrôler les opinions ?

3 Février 2023

De plus en plus l'utilisation du plus grand réseau social est sujette à controverse à cause de sa force de persuasion, mais parfois aussi d'abus, accessibles aux Tunisiens.

Que prévoit la loi ? Faut-il aller jusqu'à s'auto-censurer ?

Certaines personnes sont sujettes à des dénonciations et plaintes à la police ou aux services compétents suite à une publication ou un statut qui critique une personnalité ou un personnage public. Cela se passe sous nos cieux dans l'indifférence totale parce qu'elle ne concerne pas des hommes politiques ou des parlementaires, mais des citoyens lambda qui n'ont que leurs voix à opposer.

Ceux qui s'évertuent à critiquer les torts et travers de la société tunisienne et la vie sociale sur les réseaux sociaux, sans pénaliser personne, n'échappent pas à la règle de bienséance. Hormis celle d'éplucher les mauvais agissements des citoyens de tous bords en Tunisie.

De pointer du doigt les entorses à la loi, l'impunité, les décisions arbitraires, suivant le "deux poids deux mesures" et l'injustice sociale. Malgré tout, les réseaux sociaux sont à manipuler avec précaution parce que déjà eux-mêmes ont des logiciels et des machines qui ont accès et contrôlent tout. Au point de pirater un compte, de le bannir et plus encore. Bien avant que l'Etat n'intervienne.

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Pourtant, l'impact des messages postés sur les réseaux sociaux, qui ont une forte résonance sur la société et l'opinion publique, ne doit pas être neutralisé. C'est pourtant ce qui se passe avec probablement des brigades de contrôle et vérification de ce qui se raconte sur les réseaux sociaux, véritable défouloir des masses et bombe à retardement sur la société.

Maîtrise de soi !

En quoi une publication peut-elle constituer un délit pénal, alors que cela n'est que l'expression d'un avis ou d'une opinion impulsive et pas nécessairement d'une analyse bien fondée ? Pourquoi s'empresse-t-on de coffrer manu militari toute personne qui touche aux symboles de l'Etat, alors qu'elle ne fait que s'exprimer sur son mur et que son influence ne dépend que du plébiscite ou du mépris accordé par les utilisateurs des réseaux sociaux ? Pourquoi être enclin à craindre les dérapages sur les réseaux sociaux au point de pénaliser sévèrement toute personne contrevenant les idées bien pensantes et moralisatrices ?

En franchissant le rubicond dans certains statuts facebook, la personne incriminée peut s'exposer à une garde à vue et une libération par la suite.

Au moment où l'état d'urgence est décrété à travers tout le pays jusqu'au 31 décembre 2023, il est plus sage de se hisser à des niveaux supérieurs, d'adopter des comportements modérateurs, de mieux faire profil bas et de faire la paix, plutôt que de continuer à s'en prendre gratuitement aux gens.

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