Sénégal: Micmac foncier autour de la zone du port de Ndayane - Les impactés crient leur colère et menacent

3 Février 2023

Les terres autour du périmètre du port de Ndayane aiguisent des appétits. Les propriétaires de maisons et de terrains impactés par le projet dénoncent des procédures d'expropriation expéditives, en violation de la loi. Les membres, réunis en collectifs, dénoncent les agissements de certaines autorités et promettent de se battre pour leurs intérêts. Ils ont fait face à la presse, avant-hier mercredi.

La tension couve à Toubab Dialaw où les impactés du projet du port de Ndayane ne décolèrent pas contre les autorités qu'ils accusent de spoliation foncière et de magouilles autour de la superficie prévue pour accueillir le projet. En effet, de 600 ha au départ, l'assiette foncière est passée à 1200 ha, avant qu'une autre portion de 600 ha ne soit encore ajoutée à l'assiette. Ce qui apparait à leurs yeux comme une prédation foncière par des responsables haut placés, qui profitent de la situation pour se faire établir des baux et procéder à des morcellements pour vendre des terrains dans une zone devenue un site d'avenir.

Réunis en collectif, ces impactés ont décidé de se lever pour faire face à ces personnes qui cherchent à les "exproprier" pour assouvir leur appétit. "Trop c'est trop ! Ils nous parlent non seulement de pole, mais il nous parle aussi du projet de Dp World qui, au début, était censé être sur 350 ha. De 350 ils montent à 450 hectares ; ensuite, c'est 600, puis 1200 et aujourd'hui 1800 hectares.

Ça veut dire que ce n'est pas du tout sérieux. Ils ne respectent même pas les procédures normales d'expropriation. On ne parle pas d'un hectare, mais de plus d'un millier d'hectare ; non seulement, ils mettent des titres fonciers globaux pour ensuite se les partager comme des petits gâteaux, donner à leurs amis, à leurs copains, comme à leurs habitudes. C'est une bande de copains qui se partagent les biens d'autrui", a indiqué Dieynaba Ngom Barry, membre du collectif.

D'ailleurs, ils s'insurgent contre les procédures d'indemnisation entamées, en violation de la loi. Car, estiment-ils, toutes les étapes n'ont pas encore été franchies. "Ils sont en train d'appeler les gens pour qu'ils viennent à la préfecture de Rufisque et de Mbour pour signer des papiers. Nous appelons les impactés à ne pas signer parce qu'ils ne sont pas dans la légalité. Ils ne peuvent nous exiger quoi que ce soit. Une loi d'expropriation ne peut exister avant l'étude d'impact environnemental et sociale", a-t-elle relevé.

Avant de déplorer le fait que le résultat de l'étude d'impact environnemental censé être accessible à tous ne soit disponible pour eux. Mais ils promettent de se battre pour que leurs droits ne soient pas bafoués. "Nous n'allons pas mourir en silence et nous ne l'accepterons pas. C'est du banditisme foncier qui est en train d'être opéré ici", a-t-elle crié, haut et fort.

Parmi les impactés, Abdourahmane Diouf a indexé l'autorité portuaire, rappelant dans le même temps les contestations qui ont faites par les impactés du TER, sur le tracé entre Dakar et Diamniadio. Le leader du Parti AWALE a, dans le même temps, dénoncé le tracé qui évolue selon les têtes et les accointances avec le régime. Aboourahmane Diouf. Mais il avertit les investisseurs pour leur dire de faire attention à la régularité des procédures car, si elles ne sont pas respectées, le prochain régime qui va arriver va tout annuler.

"Que DPW comprenne qu'avec les négociations qui sont en train d'être faites, sur la base de la spoliation foncière qui est en train d'être faite, le président de la République du Sénégal actuel est en train de leur offrir un contrat que n'importe quel autre gouvernement pourra remettre en cause".

Pour inscrire leur combat dans une dynamique plus large, le collectif des impactés du port de Ndayane tend la main aux autres victimes des spoliations, pour qu'elles se joignent à eux, afin de mener un combat national contre ces pratiques.

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