4 041 pintes de sang ont été récoltées de décembre 2022 à janvier 2023, et pourtant, alors que le mois de janvier n'est pas encore à terme, la situation de la banque de sang est de nouveau dans le rouge. Subhanand Seegoolam, Public Relations Officer à la Blood Donors Association, explique que la demande en sang ne cesse d'augmenter, et cela, de façon considérable.
"La demande est tellement forte que les 4 041 sont déjà à terme. Nous allons organiser d'autres collectes très bientôt."
Qu'est-ce qui explique cette hausse dans la demande pour des pintes de sang ? Selon les rumeurs, il y aurait un trafic allegué qui ferait que le stock de sang se termine vite. Mais le Dr.Sonoo, en charge de la banque de sang au ministère de la Santé, le dément formellement en expliquant à quel point la situation est critique. En effet, il y a, depuis quelques mois, une forte hausse dans le nombre de patients admis avec des problèmes rénaux nécessitant des séances de dialyse, des personnes atteintes de cancer, des cas d'anémies chez les nourrissons ainsi qu'une hausse du nombre de patients en chirurgie cardio-vasculaire.
"À fin 2022, nous avons enregistré une hausse de 13 % dans les cas de problèmes rénaux et une hausse de 16 % dans les cas de problèmes cardiaques", explique la doctoresse Janaki Sonoo. D'ajouter qu'en un jour, depuis le début janvier, cinq à six opérations du coeur ont lieu au Cardiac Unit, ce qui déjà demande énormément de pintes de sang.
"Pour l'année de 2022, 48 000 pintes de sang en tout ont été récoltées et plus de 41 000 ont été utilisées. Dans celles qui sont restées, certaines étaient expirées et d'autres n'étaient pas aptes à être transférées et les demandes ne cessent de d'arriver."
Selon Subhanand Seegoolam, compte tenu de la situation, la Blood Donors Association s'est vue dans l'obligation de faire des prévisions pour 2023 afin de se préparer. Il explique que suite à la hausse des différentes pathologies mentionnées, "il faudra récolter environ 50 000 pintes de sang cette année afin de pouvoir survivre", soit plus de 4 000 pintes par mois environ.
En ce qu'il s'agit des trafics allegués, nos interlocuteurs affirment que cela est totalement impossible. "Toutes les demandes faites, que ce soit par les hôpitaux publics ou les cliniques privées, passent par notre bureau. Il y a une documentation pour toutes les demandes qui ont été faites", explique le Dr.Janaki Sonoo.
La route du sang
Où va le sang entre le moment où il est prélevé jusqu'à celui où il arrivé au patient qui en a besoin ? Selon nos interlocuteurs, il faut savoir qu'après avoir été récolté, le sang est d'abord envoyé en laboratoire pour être analysé afin de s'assurer qu'il est apte à être transfusé à un patient.
Par la suite, lorsqu'il y a une demande dans les hôpitaux régionaux et les deux cliniques qui ont un stock, ces établissements font appel à leurs laboratoires qui passent par le ministère de la Santé pour ensuite faire la demande à la banque de sang qui l'étudie pour enfin faire envoyer les pintes nécessaires. "En ce qu'il s'agit des autres cliniques qui n'ont pas de stock, ils font la demande lorsque c'est nécessaire et nous faisons envoyer le sang."