Congo-Brazzaville: Non assistance à personne en danger - Repartir pour l'école du bon samaritain

La semaine dernière, dans un des quartiers de Brazzaville, un riverain, contre toute attente, a été retrouvé, au petit matin, affalé à même le sol, au grand désarroi des passants.

La majorité des gens a été choquée de voir la scène, mais personne n'avait malheureusement eu le courage de venir en aide à l'infortuné, de chercher à savoir le pourquoi du comment. Toutes les personnes ou presque avaient le courage de s'arrêter, de poser quelques questions par curiosité. Ce qui n'était pas mal du tout car la curiosité est une vertu, dit-on souvent.

Seulement, l'insensibilité envers l'homme affalé à même le sol a heurté la conscience et révolté quelques rares passants. " Pourquoi les gens sont-ils devenus si insensibles et égoïstes ? Je ne comprends pas pourquoi les Congolais sont devenus si méchants. C'est à peine croyable ! Je me rappelle qu'à notre époque, les choses étaient différentes. Tout le monde prenait soin de tout le monde. Je me demande où va le Congo ", s'est exclamé un cinquantenaire qui était de passage.

Dans la foulée, un autre passant, un taximan, a lancé, furieux: " La plupart des gens qui assistent à cette scène sont croyants. Ces personnes connaissent bien la parabole du "bon samaritain". Pourquoi ils n'appliquent pas la leçon de cette histoire-parabole ? Toutes ces personnes sont de gros hypocrites ".

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Ce malheureux n'a été assisté que par des éléments de la force de l'ordre qui ont pris le soin de lui conduire dans un centre hospitalier public le plus proche. Qu'est-ce qui s'est passé après sa déportation à l'hôpital ? A-t-il reçu les soins appropriés ? S'en est-il sorti ? Tout va-t-il bien maintenant pour lui ? Pourquoi était-il allongé à même le sol ? Seuls ces éléments des forces de l'ordre qui ont pris soin de ce riverain sauront répondre à ces interrogations.

Toutes ces personnes devraient repartir à l'école du bon samaritain qui sait investir de sa personne, de son temps et de sa fortune pour venir en aide aux inconnus, aux étrangers voire même aux ennemis. Tout le monde ferait bien de s'affranchir de l'insensibilité tant maladive qui semble gangréner les sociétés africaines, en général, et congolaise, en particulier.

Rappelons que selon le code pénal, article 223-6 alinéa 2, la non assistance à personne en danger est une infraction pénale qui condamne l'omission de prêter secours à une personne courant un danger. Contrairement à la plupart des normes pénales, c'est une infraction d'omission et non de commission, c'est-à-dire que l'auteur n'agit pas alors qu'il aurait dû le faire.

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