Ogo (Matam) — "Gladiateurs et gladiatrices de l'esprit", un groupe réunissant 14 élèves de la commune d'Ogo (Matam), s'est donné pour but de permettre à ses membres de mettre en avant leurs talents et capacités d'écriture à travers un cadre dénommé "Forge du mot".
"Forge du mot est un cadre où on apprend aux élèves à travailler sur les mots comme le forgeron le fait avec le fer. Ils apprennent à mieux manipuler le verbe pour mieux orchestrer la danse des mots. Ils se distinguent des autres par leur parfaite maîtrise des contenus", explique Abdourahmane Diène, professeur de français et initiateur du concept "Forge du mot" en 2020.
Le mouvement est appelé "gladiateurs et gladiatrices", en allusion au fait que ses membres, tous des élèves de la série L, sont "surentraînés", a expliqué M. Diène.
Ces 14 élèves - quatre garçons et dix filles -, se distinguent de leurs autres camarades par leur habillement. Ils arborent en permanence un t-shirt de couleur rose, sur lequel sont inscrits les noms des membres du mouvement et au dos duquel on peut lire : "Forge du mot".
Hapsatou Thiam, un membre du groupe, a obtenu l'année dernière une moyenne de 17,03 au premier semestre, soit la meilleure moyenne des classes de première de toute la région de Matam.
"En choisissant le nom gladiateurs et gladiatrices, nous voulons montrer qu'être gladiateur ne signifie pas seulement être fort, robuste et puissant par le physique, mais on peut l'être aussi par l'esprit. Nous ne sommes pas costauds, encore moins robustes, mais dans nos têtes nous sommes très forts", a expliqué Baye Tacko Cissé.
Entourée de ces camarades devant le bloc administratif du lycée, elle souligne que les membres du groupe ont été bien formés pour atteindre leur objectif, qui est de "faire vivre" ce qui est en eux.
A travers ce groupe, dit-elle, c'est le lycée, le village et toute la région de Matam qui gagnent.
Selon leur encadreur, ces gladiateurs et gladiatrices vont activement prendre part au Salon international du livre de Matam, qui se tiendra au mois de mai prochain.
Ils sont aussi à l'initiative du concours du meilleur poème, qui sera ouvert à tous les lycéens de la région.
"Nous voulons primer les trois meilleurs poèmes au cours d'une cérémonie. Les trois finalistes vont présenter leur poème devant un jury qui va noter la prestation de chacun d'eux", explique Baye Tacko Cissé.