"La mobilisation des ressources domestiques pour le financement des projets d'infrastructures en Afrique ". C'est autour de ce thème que le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba axé sa communication lors du sommet du Nepad sur le financement des infrastructures en Afrique.
A cette occasion, M. Ba a partagé l'expérience du Sénégal. M. Ba rappelé que depuis 2014, le Sénégal a adopté un nouveau référentiel de développement (Pse), avec des investissements massifs destinés à réduire le gap infrastructurel (transport, énergie, eau, assainissement, etc.), et limiter les inégalités dans l'accès aux infrastructures entre zones urbaines et zones rurales.
Il a indiqué qu'en 2020, la dynamique est ralentie par des contraintes relatives à : un espace budgétaire réduit suite aux crises sanitaire et énergétique, la dégradation de la conjoncture internationale et le renchérissement du cout du financement. Le défis selon le patron des Finances, c'est de poursuivre le financement des infrastructures nécessaires à l'émergence tout en préservant les fondamentaux macroéconomiques de nos différents pays et en limitant la dépendance aux ressources extérieures. Mamadou Moustapha Ba a dans sa communication, préconisé des solutions avec un focus sur les ressources domestiques. Pour cela, il demande d'améliorer la collecte des impôts et taxes. Il recommande de mettre l'accent sur la fiscalité intérieure. Ainsi, il affirme qu'il faut mieux exploiter le potentiel fiscal à travers la Stratégie de ressources à moyen terme (Srmt).
L'autre solution selon M. Ba, c'est l'élargissement progressif de l'assiette d'imposition : réduction des niches fiscales, fiscalisation progressive du secteur informel. Le renforcement des capacités de nos administrations fiscales à travers l'atteinte de la maturité digitale ; la gouvernance des administrations fiscales font partie également des solutions.
Pour la mobilisation de l'épargne nationale, le ministre des Finances recommande de mettre en place un dispositif efficace de mobilisation de l'épargne non-détenue dans le système financier traditionnel, à travers des instruments plus adaptés tels que la microfinance, la finance islamique (émission de sukuk). Il est d'avis qu'il faut aussi améliorer les conditions d'accès au système bancaire/financier traditionnel pour accroître les capacités de mobilisation de l'épargne nationale.
La contribution du secteur a été également abordée par le ministre Mamadou Moustapha Ba. Sur ce point, il s'agit à son avis, de promouvoir davantage les partenariats public-privé. Il a rappelé la révision en 2021 du cadre de gouvernance des PPP pour permettre l'accroissement de la contribution du secteur privé au financement des projets d'infrastructures à fort potentiel de rentabilité.