Les établissements scolaires ont fermé pour la septième fois hier dû au mauvais temps prévu. Hier à 4 h 30, la station météo de Vacoas émettait un avis de veille de fortes pluies. Plus tard vers 14 h 30, un avis de fortes pluies entrait en vigueur.
La matinée d'hier n'a été évidente ni pour les parents ni pour les enfants. Une maman et sa fille, qui avaient manqué le réveil, se sont précipitées à l'école pour ne pas arriver en retard. Elles ont fait la route entre deux bulletins d'information et n'ont donc pas entendu l'info principale du jour: pas de classes. C'est à Saint-Pierre, en constatant de gros nuages gris, que la mère, prise de doute, décide de jeter un œil à son téléphone et découvre "ki péna lékol" ! Autre surprise pour ce collégien du Nord qui fréquente un établissement des hautes Plaines-Wilhems. Il se réveille à 4 h 45 chaque matin pour ne pas rater le bus de 5 h 30. Hier, c'est le chauffeur et les autres passagers qui l'ont informé qu'il n'y avait pas d'école quand il est monté dans l'autobus. Il a alors rebroussé chemin. Comme le temps était dégagé, ses parents n'avaient pas vérifié les infos avant qu'il ne quitte la maison. Ils se disent las de cette situation.
Quant à Didier Alfred, père de deux enfants au primaire, il a appris la nouvelle à 6 h 30. Heureusement que c'était avant qu'il ne réveille ses enfants. Quand il n'y a pas d'école, ses enfants suivent des cours particuliers et il leur fait travailler des test papers, estimant que les cours télévisés ne suffisent pas. Surtout avec les distractions disponibles à la maison, à l'instar des jeux vidéo et des dessins animés. Toutefois, il préfère que les écoles restent fermées si le temps risque de se gâter. "Mes enfants fréquentent une école à Port-Louis.
Il est difficile de les récupérer en pleine journée. La dernière fois, le jeudi 26 janvier, lorsqu'il y avait école et que le temps s'était détérioré, je suis tombé en panne en allant les récupérer. Alors que les routes ne sont pas praticables. Ce n'est pas prudent. Je suis pour la sécurité des enfants. Mais il faut trouver un moyen pour qu'ils ne soient pas pénalisés et surtout revoir les cours diffusés à la télévision. Peut-être donner des cours de rattrapage en présentiel... "
Vinod Seegum, négociateur de la Government Teachers Union, est d'avis que les cours à la télé peuvent aider dans une certaine mesure mais qu'il faudrait les améliorer et les adapter en ce début d'année. "Je suis d'accord que les enfants doivent être en sécurité mais il faut que les prévisions soient améliorées. Les enfants sont un peu bousculés par le fait que ce n'est que le matin qu'ils apprennent que les écoles seront fermées." Déplacer les vacances en début d'année, solution proposée par certains parents, est, pour Vinod Seegum, un argument émotionnel irréfléchi.
"Nous sommes au début de février mais les plus grandes inondations ont été enregistrées en mars. On ne pourra pas commencer l'école en avril ou en mai... Les enseignants sont des professionnels formés. Ils savent comment s'y prendre pour rattraper ces jours perdus. Sept jours sans classes, il n'y a pas de remplacement qui tienne. À moins que ce soit beaucoup plus de jours sans classes en présentiel... Avec le changement climatique, il y aura de tels cas presque chaque année; nous aurons à nous adapter."
En ce qu'il s'agit des collégiens, Lindsay Thomas, recteur du Collège Saint-Esprit de Rivière-Noire, estime que les cours en ligne aident dans une certaine mesure les élèves à ne pas être coupés du travail quotidien mais ils ne peuvent pas compenser les cours en présentiel. "Sauf si l'on prend le taureau par les cornes et que l'on développe réellement des cours en ligne comme des substituts de qualité à l'enseignement en présentiel." Pour ce faire, il faudrait un tout nouveau mode opératoire à installer. "Il faut s'assurer que tous les enfants aient les moyens matériels pour se connecter et que les élèves se connectent quand ces cours sont dispensés. Il y a un travail en amont à faire pour l'application du online teaching. Il faut déjà commencer à utiliser l'outil informatique en classe pour familiariser les élèves et les enseignants dans toutes les matièreset développer des compétences pour la scolarisation."
Au septième jour de fermeture d'école pour cause de mauvais temps, Lindsay Thomas estime qu'il est encore tôt pour prendre une décision finale sur la façon rattraper ce retard. "Nous sommes à peine au début de février qui est connu comme un mois pluvieux et cyclonique. Il faudrait voir éventuellement à la fin du trimestre, ou sur l'ensemble de l'année scolaire, s'il ne faudrait pas ajouter quelques jours d'école." Interrogé sur le remplacement de ces jours perdus, un cadre du ministère de l'Éducation indique que toutes les options seront prises en considération dans l'intérêt des enfants. Le ministère décidera en temps et lieu de la marche à suivre.