Sa mère Stéphanie François raconte son cauchemar
Une rivière en crue qui quitte son lit à La Gaulette. En trois heures seulement, Stéphanie François a tout perdu le samedi 29 janvier. L'eau prendra d'assaut sa maison, où elle vit avec quatre enfants. La vidéo de l'un d'eux debout sur un lit durant la montée des eaux a ému plus d'un.
La semaine dernière, l'île Maurice a vécu des joies sombres. Pour certains, le ciel ouvrant ses vannes était le fruit de leurs prières tant la pluie était attendue. Si ces grosses averses ont été bénéfiques pour nos réservoirs, elles ont été synonymes pour d'autres de cauchemar et d'ennuis. Ceux de Stéphanie François, 38 ans, ont débuté samedi à 13h.
En ce samedi 29 janvier, il ne cesse de pleuvoir. Stéphanie, ses trois enfants et son petit-fils assistent impuissants à l'avènement du pire. "Ena mwa, trwa zanfan ek mo ti-zanfan. Lapli la ti pe tonbe depi samedi pe vini", confie-t-elle. Consciente que sa maison se trouve près d'une rivière qui menace de quitter son lit, elle surveillait le niveau de l'eau qui montait déjà. Jusqu'ici, rien d'alarmant. Mais la pluie ne diminuait pas.
Mais, en l'espace de trois heures, le chaos s'est installé. La rivière quitte son lit et prend d'assaut la maison de Stéphanie dans laquelle se trouve son fils. Le plus petit a le réflexe de monter sur le lit. "Mes enfants et moi ne savions pas quoi faire. J'essayais de me débarrasser de l'eau mais le niveau ne cessait d'augmenter et représentait un danger pour mes enfants. J'ai assisté, impuissante, à ce déchaînement de l'eau qui a tout emporter sur son passage. C'est le cœur lourd que je me suis rendue au centre communautaire", relate Stéphanie.
Le lendemain, elle regagnera sa maison et entamera un grand nettoyage. Elle ne savait plus quoi faire. Ses meubles, ses denrées alimentaires, tout avait été la proie de la furie de la rivière. La générosité mauricienne lui a permis d'obtenir trois matelas qu'elle posera à même le sol de sa maison. Billy Ng, célèbre professeur d'arts martiaux et artiste, lui fera don de denrées alimentaires.
Pour pouvoir retrouver une vie normale, Stéphanie et ses enfants ont besoin de meubles, de nourriture et de vêtements. Ils gardent espoir que la solidarité mauricienne primera une nouvelle fois.