La foule a été au rendez-vous à Anosy, hier. Le Secrétariat d'État en charge des Nouvelles villes et de l'habitat a tiré au sort les noms des trois cents bénéficiaires des Trano mora à Imerintsiatosika.
Les prétendants au Trano mora à Imerintsiatosika sont venus nombreux à Anosy, hier, pour assister au tirage au sort en direct des bénéficiaires des logements sociaux, dans la Nouvelle-ville. Dans la foule, le suspense a été à son comble. Les milliers de personnes qui se sont inscrites à l'acquisition de ces appartements, souhaitaient tous entendre leurs noms. Mais seuls près de trois cents ont eu la chance d'être choisis au hasard. Le nom de Lantosoa Raharijaonina, une entrepreneure à Andavamamba, a été dans le lot des dix premiers tirés au sort. Cette mère de famille guettait ces appartements, depuis l'annonce de ce projet. "J'ai été parmi les dix premières personnes qui ont déposé les dossiers de candidature pour acquérir un appartement, au mois de septembre. Le lieu m'intéresse car l'environnement est bon pour ma santé. La facilité de paiement me convient, égalemen", lance cette femme, au comble de sa joie.
Elle va payer 300 000 ariary par mois, pendant une quinzaine d'années, pour devenir propriétaire de l'appartement qui coûte 40 000 000 ariary. Chaque bénéficiaire pourra choisir comment il va régler le paiement de sa future maison, selon ses moyens. Une assistante administrative dans une entreprise privée envisage de verser 175 000 ariary, pendant une vingtaine d'année. Le paiement peut s'effectuer, également, en deux ou en trois phases. En cas de décès de la personne, l'appartement peut être légué à ses enfants qui vont poursuivre le paiement.
L'acquisition d'un appartement sous forme de vente-location entre 175 000 ariary et 200 000 ariary par mois pendant une durée de 15 à 20 ans est une opportunité inouïe pour de nombreuses familles. "Notre pouvoir d'achat est très bas. Très peu de ménages osent s'investir dans des infrastructures qui suivent les normes", regrette Gérard Andriamanohisoa, secrétaire d'État en charge des Nouvelles villes et de l'habitat. Une bénéficiaire qui a tenu à garder son anonymat, témoigne qu'elle n'a pas le moyen d'acheter un terrain et de construire une maison, en un seul coût, avec ses salaires actuels.
La construction de nombreux logements sociaux est en projet pour permettre aux familles avec un niveau de vie moyen d'avoir un logement adéquat. "L'autre souci de la vente-location, c'est le taux d'intérêt des banques. Il est trop élevé. L'État cherche des solutions pour l'acquisition de fonds de garantie, afin que la banque baisse le taux d'intérêts", enchaine Gérard Andriamanohisoa.
Un million sept cent mille personnes ont besoin d'un logement, selon les estimations du secrétaire d'État en charge des Nouvelles villes et de l'habitat. L'État en a construit mille neuf cents, jusqu'à présent. Les trois cent vingt se trouvent à Imerintsiatosika. Vingt-huit d'entre eux ont été offerts aux propriétaires expropriés dans le cadre du projet Tanamasoandro à Imerintsiatosika. Quarante ont été offerts aux habitants du district d'Arivonimamo qui se sont inscrits à ce projet.
Ces décisions n'étaient pas au goût de l'assistance qui n'a pas hésité à huer Gérard Andriamanohisoa. Ce dernier a calmé la foule en expliquant qu'au lieu de percevoir les indemnités d'expropriation, ces personnes dont la maison a été détruite dans la mise en œuvre du projet Tanamasoandro, ont choisi un appartement. Pour la donation d'appartements aux habitants d'Arivonimamo, il explique que c'est pour le respect des habitants de ce district. L'Etat poursuit son élan dans la construction de logements sociaux.
Des maisons pas encore prêtes
Alors que les trois cent vingt personnes qui vont devenir propriétaires des appartements à Imerintsiatosika sont déterminées, les maisons ne sont pas totalement prêtes. Deux cent quarante sont en fin de travaux et attendent les installations de l'électricité et de l'eau. L'état de certains d'entre ces appartements en cours de finition laisse à désirer. Leurs portes semblent déjà être détériorées par l'eau de pluie. Quatre vingt sont, encore, en cours de construction.
Chaque appartement est composé d'une salle de séjour et d'une cuisine, mesurant 10 mètres sur 4, d'une salle de bain et d'une toilette au rez-de-chaussée, de deux chambres de 4 mètres sur 4 au premier étage, avec une petite véranda et d'un parking. Ces appartements qui se trouvent à un kilomètre de la route nationale (RN) 1 seront clôturés. La date de remise des clés aux futurs propriétaires n'est pas encore fixée.
Poursuite de la distribution des logements sociaux
La distribution des logements sociaux va se poursuivre.
Des tirages au sort vont s'effectuer à Toamasina, à Fianarantsoa. À Toamasina, trois mille
personnes se sont inscrites, pour les quatre vingt appartements déjà disponibles. Le secrétariat d'État en charge des Nouvelles villes et de l'habitat envisage la construction de cent autres appartements dans cette ville portuaire. À Fianarantsoa, quinze sur cent quarante-six personnes seront tirées au sort. L'inscription pour l'attribution de Trano mora sera ouverte à Nosy Be, à Morondava, à Antsiranana. Outre ses logements sociaux, le projet de construction de deux mille cases résistantes aux cyclones est aussi en vue au Sud-Est. Cinquante ont déjà vu le jour à Mananjary, et cinquante autres à Manakara.
Le projet Tanamasoandro en stand-by
Un an et demi après le premier coup de pelle pour l'édification du projet Tanamasoandro, les choses n'ont pas vraiment bougé à Imerintsiatosika. Très peu de travaux ont commencé sur les nombreux projets de constructions annoncés, notamment, les logements sociaux, des bâtiments scolaires et le terrassement de la Voie-rapide Ouest-Tanà, qui reliera cette nouvelle ville à la capitale. À part ces projets, la construction de cités ministérielles, d'hôpitaux, de cinq mille logements moyens et hauts de gamme, d'espaces verts et d'espaces de loisirs a été annoncée, au début de ce projet. Le coût de la première phase de ce projet a été fixé à 540 millions de dollars. Le financement de la voie rapide et tout le budget de la cité ministérielle seraient déjà disponibles. Le financement des autres projets serait en négociation. La réception des travaux est prévue dans cinq ans.