Edgard Razafindravahy, ministre de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation, a remis hier à Morondava l'unité industrielle de transformation d'arachide en huile. Un choix plus que judicieux avec le potentiel existant.
Un pari gagné. "Je peux vous dire qu'aujourd'hui le Velirano numéro 7 du président de la République Andry Rajoelina, le développement industriel, se concrétise dans le district de Morondava, capitale de la région du Menabe. Nous vous remettons l'unité industrielle de transformation de l'arachide en huile alimentaire. Je lance un appel à projet limité dans la circonscription régionale de Menabe. Une commission va évaluer les offres des opérateurs économiques. Puis, il y aura une Convention tripartite signée entre l'État, les coopératives des producteurs et les opérateurs. Tout le monde devra trouver son compte dans ce partenariat gagnant-gagnant" a indiqué Edgard Razafindravahy, ministre de l'Industrialisation, du commerce et de consommation, hier dans la matinée à Espace Chris de Morondava, dans une salle de conférence pleine à craquer, baignée par une chaude ambiance, animée par les danseuses du Groupe Zaza'ny Menabe. Avec du tsapiky au féminin.
CStory Toolsette dotation s'inscrit dans la droite ligne du projet One district, one factory, ODOF. Aucun ne sera oublié. "Beaucoup ont demandé où nous en sommes avec l'industrialisation. Cette machine est une preuve concrète et tangible des réalisations du gouvernement qui a acquis soixante-quinze unités industrielles de transformation des matières premières en produits finis. Cela va nous permettre de valoriser les produits des paysans. J'admets que l'arrivée de ces équipements a accusé du retard, à cause des impératifs techniques, comme l'adaptation aux diverses sources d'énergie. Mais nous allons rattraper le temps perdu, sans nous précipiter. En trois semaines, nous avons pu installer deux mielleries dans l'Amoron'i Mania et dans la région Haute-Matsiatra. Aujourd'hui c'est le tour de Menabe, et bientôt nous irons à Manjakandriana et Anjozorobe avant de rallier Manakara et Mananjary" se félicite Edgard Razafindravahy sous un tonnerre d'applaudissements.
Industrialisation rurale
"Il est même envisagé d'installer ces Petites et moyennes industries, au niveau des communes. Financer les autres acquisitions par la rentabilité de celles qui fonctionnent déjà, c'est la vocation même des pépinières industrielles. Nous attendons un effet multiplicateur. C'est ce qui va améliorer les revenus des paysans" a expliqué Edgard Razafindravahy. Un nouveau concept dans l'industrialisation rurale. Une approche de proximité et inclusive.
Pour l'arachide du Menabe, cette transformation tombe à pic. Selon Désiré Raharison, maire de Morondava, "d'avril à septembre, des collecteurs chinois viennent et ne respectent pas les formalités requises. Ils utilisent, par exemple, des décortiqueuses qui font du vacarme insupportable toute la journée et la nuit, avec des épluchures d'arachide qui inondent la ville, et ils emploient des femmes dans des conditions à la limite de l'acceptable. Cette unité industrielle de transformation va rassurer les concernés".
Jeannot Herilala Rabemanantsoa, député de Belo-sur-Tsiribihina, pour sa part, a indiqué que " la région du Menabe peut produire pour une campagne 50 000 tonnes d'arachide. Si le prix de vente moyen équivaut à 2000 ariary le kilo, cette filière peut générer 100 milliards d'ariary. Les communesengrangent 20 ariary par kilo comme ristournes, la douane 3% de la valeur déclarée à l'exportation et la région a aussi sa part financière. Et il est erroné de dire que l'arachide détruit l'environnement. C'est plutôt la plantation de maïs qui devrait-être mise en cause". Un débat à part entre écologistes endurcis et paysans lésés.
Edgard Razafindravahy conclut " investir dans l'industrie ne signifie pas forcément construire des grosses bâtisses. Certains dirigeants en ont fait pour leurs propres comptes. Nos unités industrielles vous appartiennent. Elles vont réécrire et changer l'histoire". Sans aucun doute, l'industrialisation vient s'enraciner au pays des... baobabs.
Des solutions pour Siranala
Évoquant les deux unités sucrières de Morondava que sont la Sucoma et la Siranala, tombées presque en ruines, Edgard Razafindravahy a affiché un optimisme pragmatique. "Pour la Siranala, une société partenaire est prête à reprendre le flambeau avec une autre usine à Brickaville. Il reste deux conditions. La culture de canne à sucre qui devra être intensifiée pour avoir la récolte souhaitée. Et le montage des matériels pour faire tourner. J'invite tout un chacun à ne plus piller le fer chez Siranala". Une collaboration entre le ministre de l'Agriculture et de l'élevage, et le projet présidentiel Fihariana sera engagée dans cette optique.
" Je défends l'intérêt des riziculteurs "
Pour ce qui est du riz, Edgard Razafindravahy n'a pas changé d'un iota ses convictions depuis son arrivée au ministère. "Je défends les prix du paddy aux riziculteurs, sans sanctionner les consommateurs finaux . Est-ce un crime si les paysans gagnent un peu plus de leurs durs labeurs ? Le vary tsinjo et mora sont destinés à ménager le pouvoir d'achat de ceux qui ne produisent pas de riz". Les filets sociaux de sécurité vont aussi être déployés, suivant les directives présidentielles.
Rencontre avec les opérateurs de la vanille lundi
"J'ai milité pour que les prix de la vanille aux producteurs et à l'exportation, soient le plus équitables et justes que possible. Je me suis déplacé à Paris pour défendre cette position devant des grands opérateurs étrangers. J'ai rappelé à l'ambassadeur de l'Union européenne notre attitude. Et lundi, j'aurai une réunion avec les opérateurs agréés de la vanille. Madagascar détient 75% de la production de la vanille naturelle. Cela mérite d'être mis en évidence" a souligné Edgard Razafindravahy. Qui a aussi rappelé que l'an passé, Madagascar est devenu le premier producteur mondial du girofle. Deux filières assainies de ces souillures par le ministère de tutelle.