Ce vendredi 3 février, le Premier ministre éthiopien a reçu une délégation de haut niveau des dirigeants du TPLF. Une première depuis la signature de l'accord de paix de Pretoria il y a trois mois.
Il y a quelques mois une rencontre entre Abiy Ahmed et les principaux chefs de la rébellion du Tigré, dont le commandant en chef du TPLF, Tsadkan Gebretensae aurait été impensable. C'est donc une image saisissante que de voir le Premier ministre éthiopien à la table des discussions avec ses ennemis du TPLF, en train de se parler dans un hôtel luxueux au sud d'Addis-Abeba.
La scène contraste bien évidemment avec le conflit qui a fait des centaines de milliers de victimes en deux ans. Ce vendredi, les ennemis d'hier se sont entretenus à la demande des cadres du Tigré d'après une source proche de la présidence.
Des questions en suspens
En tout cas pour le conseiller à la sécurité d'Abiy Ahmed, présent ce vendredi à ces pourparlers politiques, il s'agissait d'évaluer les progrès dans le processus de paix entamé il y a trois mois à Pretoria et confirmé il y a cinq semaines par le retour de ministres et grands patrons éthiopiens au Tigré et qui avait abouti à la reprise du transport aérien et des services bancaires. Cette nouvelle étape politique vient intensifier ce qui a été mis en place.
Reste d'importantes questions en suspens, d'ailleurs évoquées d'après les médias d'État, comme possiblement la présence des troupes érythréennes et les accusations d'atrocités lancées par le TPLF.
En tout cas ce vendredi soir à l'issue de cette grande première, le porte-parole de la rébellion assurait à la télévision d'État que l'heure n'était plus à un retour à la guerre.
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