Afrique: Félix Tshisekedi et Paul Kagame à un sommet des États d'Afrique de l'Est peu fructueux

Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi a participé, ce samedi, au Sommet extraordinaire de la C.A.E/E.A.C relatif à l’évaluation de la feuille de route de Luanda, après le refus du M23 de se retirer des localités congolaises.

Ils ne s'étaient plus rencontrés depuis septembre 2022. Paul Kagame et Félix Tshisekedi étaient ce samedi 4 février à Bujumbura et ont participé au 20e sommet extraordinaire des chefs d'État de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC).

Ces assises étaient consacrées à la situation sécuritaire dans la partie orientale de la RDC et aux tensions entre Kinshasa et Kigali. L'Ougandais Yoweri Museveni, la Tanzanienne Samia Suluhu, le Kényan William Ruto ont également assisté à cette réunion.

S'il est vrai que le principe d'un sommet extraordinaire avait été acquis depuis novembre 2022, réunir les dirigeants de la région, dont Félix Tshisekedi et Paul Kagame, n'était pas acquis eu égard à la tension persistante entre les deux voisins. Cependant, ce sera sans doute le seul grand mérite de ce sommet compte tenu des faibles résultats.

Les échanges ont duré plus de trois heures, dans le huis clos du palais présidentiel Ntare Rushatsi. Officiellement, ils se sont déroulés dans un climat apaisé. Toutefois, plusieurs sources disent que les discussions n'étaient pas si simples.

Kinshasa attendait au minimum la confirmation d'un mandat plus offensif pour la force régionale déployée au Nord-Kivu, Kagame insiste pour que cette force s'attaque également et surtout aux FDLR et autres milices. Aucun consensus n'a été trouvé à ce propos.

Appel à la désescalade

À la place, les chefs d'État de la région ont une fois encore appelé à la désescalade. Ils ont aussi ordonné un cessez-le-feu immédiat. Les six ont demandé aux responsables militaires des pays de l'EAC de se réunir dans une semaine. Cette réunion, ont-ils dit, devra plancher sur des nouveaux délais opérationnels. Il sera aussi question de réévaluer le plan de déploiement de la force régionale. Les chefs d'État ont aussi demandé à d'autres pays de la région de renforcer cette force qui pour l'heure n'est composée que des Kényans et des Burundais déployés dans la partie orientale de la RDC.

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Les chefs d'État ont par ailleurs souligné l'importance d'un processus de dialogue qui devra accompagner les aspects purement militaires.

Les six chefs d'État présents ne se sont pas montrés très unis à la fin du sommet. La Tanzanienne Suluhu Samia et l'Ougandais Yoweri Museveni étaient les premiers à quitter la salle et à rejoindre directement l'aéroport. Les quatre autres sont sortis plusieurs minutes plus tard et aucune photo de famille n'a été prise à la fin des assises.

Le prochain rendez-vous est a priori à programmer avant le 20 février.

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