Afrique: Fin de la visite du pape en Afrique - Et après ?

Le Pape François en visite pastorale de 4 jours en terre congolaise
5 Février 2023
analyse

Entamée le 31 janvier dernier, la visite du pape François en terre africaine, a pris fin le week-end dernier. En effet, il s'est rendu, tour à tour, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud. Dans ces deux pays déchirés par la guerre, il a non seulement prêché la paix et le respect de la vie humaine, mais aussi il a tenu un langage de vérité aux dirigeants.

En RDC, il a dénoncé la corruption et la mal gouvernance qui gangrènent le pays et compromettent son développement. Il n'a pas manqué non plus de déplorer la prédation par les Occidentaux, des ressources naturelles du pays. Mieux, il a invité ces derniers à laisser " tranquille " le continent noir présenté, à tort ou à raison, comme le creuset de tous les malheurs du monde.

Quant au Soudan du Sud, le souverain pontife a appelé les leaders à plus de responsabilités, tout en les invitant à déposer les armes. Il a souhaité que soit rendue une " vie digne " aux victimes de la guerre. Rappelons qu'en 2019, le pape François avait déjà reçu les principaux protagonistes du conflit au Soudan du Sud, que sont Salva Kiir et Rieck Machar.

On revoit encore cette image saisissante où le Saint-père, à genoux devant les deux frères ennemis, embrassait leurs pieds pour les supplier de faire la paix. S'il est vrai que des efforts ont été faits, force est de reconnaître cependant que le Soudan du Sud n'est toujours pas sorti de l'auberge ; tant le pays est constamment en proie à des spasmes sociopolitiques.

Dès lors, on comprend pourquoi pour le pape François, Kinshasa et Juba valaient bien un détour non seulement pour rappeler aux dirigeants de ces deux pays, leurs responsabilités, mais aussi pour redonner espoir à ces milliers de Congolais et de Sud-Soudanais meurtris qui ne savent plus à quel saint se vouer, tenaillés qu'ils sont par la faim et la soif.

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Le pape François aura fait sa part de chemin

Cela dit, s'il y a des chances que le message du souverain pontife soit entendu au Soudan du Sud où les lignes, depuis quelque temps, semblent bouger en faveur de la paix, on ne peut pas en dire autant pour la RDC où la crise est complexe ; tant aux seigneurs de guerre qui sèment la mort et la désolation, s'est ajouté un mouvement terroriste qui ne fait pas mystère de sa proximité avec l'Etat islamique dont on connaît la cruauté.

Et ce n'est pas tout. Car, les dirigeants congolais font montre d'un ego si surdimensionné qu'ils donnent l'impression d'être sur un piédestal, si fait qu'ils se refusent de dialoguer avec certains rebelles, en l'occurrence ceux du M23 qui disposent pourtant d'une forte capacité de nuisance. Toute chose qui n'est pas de nature à favoriser le retour de la paix dans ce pays.

Qu'à cela ne tienne, le pape François, quant à lui, aura fait sa part de chemin. Car, du haut de ses 86 piges et avec une santé pour le moins chancelante, il a tenu à faire le déplacement dans ces deux pays où se comptent de nombreuses victimes de violences. Et en bon berger, il a demandé aux uns et aux autres de désarmer les cœurs en vue d'un monde de paix où la fraternité et la tolérance seront les choses les mieux partagées.

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