À trois semaines de la présidentielle du 25 février, l'économie nigériane tangue fortement. Pénuries d'essence, pénuries de billets de banque, inflation record, mais aussi dette alourdie et fuite des capitaux... les Nigérians sont confrontés à des difficultés grandissantes. Dans ce contexte, les principales agences de notation financières abaissent la note souveraine du pays.
La plus grande économie d'Afrique inspire de moins en moins confiance. Lorsque l'agence financière Moody's a dégradé la note souveraine du Nigeria, la semaine dernière, Zeinab Ahmed, ministre des Finances, s'est dite " surprise " de cette décision. Pourtant, à regarder la situation financière du pays, il n'y pas de quoi être surpris. Les finances publiques sont dans le rouge, la production pétrolière décline et donc les ressources de l'État diminuent.
En 2022, la dette a aspiré 41% du budget de l'État, car cette dette faramineuse atteint 102 milliards de dollars. Elle est, à 60%, due à la Banque centrale nigériane qui, depuis des années, finance l'État à coups de généreuses lignes de crédits, ce qui contribue à alimenter l'inflation qui était de 21 % en 2022.
Réforme monétaire
À cette situation catastrophique, s'ajoute la réforme monétaire. L'introduction de nouveaux billets, décidée subitement en octobre dernier, a créé le chaos dans le pays, selon la presse, les Nigérians devant courir après les nouvelles coupures devenues introuvables.
La désorganisation économique se ressent dans le secteur pétrolier. Le pays est confronté à des délestages réguliers et à une forte pénurie de carburant.
Dans cette ambiance délétère, la classe politique agite des rumeurs de complot qui viseraient à déstabiliser la prochaine élection présidentielle.