Le président algérien Abdelmadjid Tebboune effectuera en mai prochain une visite d'État à Moscou. Dès l'annonce de la visite, Moscou et Washington se sont engagés dans une nouvelle surenchère verbale et diplomatique. Les deux capitales rivalisent pour se rapprocher davantage de l'Algérie.
La visite, programmée à l'origine en décembre dernier, n'avait finalement pas eu lieu. Officiellement en raison du calendrier, mais l'Algérie était également sous pression des Occidentaux pour obtenir d'elle une position plus ferme vis-à-vis de Moscou. Mais l'Algérie et la Russie possèdent des relations économiques et militaires privilégiées. La visite sera l'occasion pour discuter " des relations bilatérales et plus particulièrement les horizons de la coopération énergétique ", selon un communiqué du palais al-Mouradia à Alger.
Washington et Moscou s'adressent des messages indirects concernant Alger. Tous deux ont loué son rôle positif.
" Il ne faut pas exercer de pressions " sur Alger a déclaré, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, réagissant à l'appel à punir l'Algérie lancé par 27 membres du Congrès américain. Alger agit selon ce qui est " dicté par ses intérêts " et ne subit pas la pression, a-t-il ajouté.
En plus d'être le partenaire militaire et économique de Moscou, l'Algérie est également son partenaire à l'Opep, les pays exportateurs de pétrole ainsi que les pays exportateurs de gaz. Moscou appui fortement Alger pour intégrer le groupe économique des Brics.
Du côté américain, Wendy R. Sherman, la conseillère du secrétaire d'État, a salué les efforts algériens pour la paix et la sécurité au Mali et dans la région. C'était lors d'un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra.
Quant à l'ambassadrice américaine en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, elle a déclaré à l'Agence de presse algérienne (APS) qu'Alger est une force régionale qui œuvre de concert avec Washington pour la paix et la sécurité. Elle a promis l'ouverture prochaine d'une ligne aérienne directe entre Alger et New York, un dossier que Washington faisait traîner depuis un moment. Elle a aussi fait allusion à un possible appui à Alger qui cherche à intégrer le Conseil de sécurité des Nations unies.
Enfin, à l'heure où Alger cherche à développer son économie, Washington joue la carte des investissements dans ce pays.