Le Conseil national de sécurité ivoirien note un " afflux récent " de quelque 8 700 réfugiés venant du Burkina Faso. Ces réfugiés se sont installés dans le nord et le nord-est de la Côte d'Ivoire. Des dispositions sont en train d'être prises pour faire face à cet afflux de réfugiés, dans cette zone où des opérations de sécurisation sont toujours en cours.
D'après le Conseil national de sécurité, les " afflux récents " de réfugiés concernent les départements de Kong, de Téhini et de Ouangolodougou. Des mouvements de populations que certains habitants tiennent à relativiser : " Beaucoup de gens ont des familles de part et d'autre de la frontière, ce n'est pas nouveau ", affirme un fonctionnaire.
Ce phénomène est toutefois " lié aux attaques fréquentes par des groupes armés au Burkina ", glisse un habitant de Kafolo. " Le tarissement du fleuve Comoé, en cette saison sèche, favorise ces mouvements de personnes ", poursuit cette source.
La frontière est fermée depuis deux ans, en raison du Covid. " Les gens contournent les routes pour éviter les tracasseries policières et passent par des pistes, à bord de tricycles ", explique un habitant de Ouangolodougou, saisi par la peur : " On ne sait pas qui est qui, il peut y avoir des infiltrations à tout moment, [...] or à bord de ces moto-tricycles, les bagages des voyageurs ne sont pas contrôlés. "
Pour l'instant, la plupart des réfugiés sont hébergés dans des familles. Jeudi, le Conseil national de Sécurité a instruit le Premier ministre d'identifier 8 700 réfugiés comptabilisés ces derniers temps, pour leur aménager des sites d'accueil.
Depuis les attaques de Kafolo en juin 2020 et en mars 2021, les opérations de sécurisation du nord et du nord-est du pays ont permis de contenir l'insécurité côté ivoirien. Et des programmes de développement local ont été initiés pour proposer des alternatives à l'extrémisme violent.
■ Au Burkina Faso, la situation humanitaire est alarmante dans la province du Soum, prévient la société civile
La province est en proie à des attaques armées et certaines villes telles de Djjbo, Arbinda ou Kelbo sont totalement isolées depuis des mois. Il n'y a plus aucun ravitaillement par voie terrestre, et ceux par voie aérienne mise en place par le Programme alimentaire mondiale sont insuffisants. Les populations ont épuisé leur stock de réserve, met en garde le porte-parole du Cadre de concertation des organisations de la société civile, Idrissa Badini.