En Côte d'Ivoire, le Haut-patronat de la boulangerie et de la pâtisserie déclare une " grève du pain ". À partir de ce lundi 6 février et jusqu'à mardi, l'organisation patronale annonce " un arrêt de la production pour protester contre la dernière augmentation du prix de la farine ".
Ce lundi matin, les boulangers ivoiriens éteignent le four et déposent le calot, du moins ceux qui suivront l'appel à la grève lancé par l'une des trois faitières de boulangers en Côte d'Ivoire.
C'est une nouvelle augmentation du prix de la farine de près de 20 % qui en est la cause. " On ne peut plus absorber ce coût. Il doit y avoir une augmentation, sinon à ce prix, on ne s'en sort pas ", déclare Amadou Coulibaly, président du Haut-patronat de la Boulangerie.
Il y a un an, le gouvernement ivoirien était déjà contraint de réviser le prix de la baguette standard qui est fixé par l'État. Elle passait ainsi de 150 à 200 francs CFA (22 à 30 centimes d'euros).
En revanche, les deux autres fédérations de boulangers rejettent cet appel à la grève et souhaitent que des mécanismes puissent être imaginés afin d'éviter une nouvelle augmentation des prix qui pèserait directement sur le porte-feuille des ménages. Elles indiquent également aux boulangers qu'en raison de " l'urgence ", le poids réglementaire de la baguette pourra être réduit, après un accord avec le gouvernement. Ainsi, le pain de 150 francs fera 156 g au lieu de 174 g, et celui de 200 francs CFA passe à 209 g au lieu de 232 g.
En 2022, le ministère avait indiqué vouloir exonérer les meuniers de droits de douanes et allouer un appui financier aux acteurs de la production de farine.
Depuis la pandémie du Covid-19 et la survenue de la guerre en Ukraine, le secteur est en difficulté et les boulangers sont régulièrement accusés de ne pas respecter les règles, notamment en ce qui concerne le poids réglementaire de la baguette.