Niger: Arrestation d'Abdoulaye Seydou - "D'une certaine manière, il dérange"

Au Niger, l'arrestation le 23 janvier 2023 d'Abdoulaye Seydou, coordinateur de M62, un mouvement qui rassemble différentes organisations de la société civile, après une enquête dans la région de Tillabéri sur des destructions de hangars, suscite l'indignation du secrétaire général de l'association Alternative Espaces Citoyens. Abdoulaye Seydou " est allé faire son travail ", souligne Moussa Tchangari au micro de RFI.

Au Niger, les défenseurs des droits de l'homme montent au créneau après l'arrestation d'Abdoulaye Seydou. Le coordinateur de M62, un mouvement qui rassemble différentes organisations de la société civile, est accusé de " complicité d'incendie volontaire ".

L'activiste s'était rendu dans la région de Tillabéri pour enquêter sur la destruction de hangars, possiblement provoquée par des bombardements de l'armée nigérienne contre des terroristes. Mais les autorités accusent l'activiste d'avoir lui-même incendié ces infrastructures. Il a été emprisonné fin janvier.

" D'une certaine manière, il dérange "

" Nous sommes vraiment écœurés, a réagi Moussa Tchangari, secrétaire général de l'association Alternative Espaces Citoyens, au micro de Sébastien Nemeth. Nous dénonçons le fait que c'est vraiment une mauvaise chose d'arrêter un acteur de la société civile, sur des accusations auxquelles pratiquement personne ne croit ".

Moussa Tchangari assure : " Notre camarade est allé dans la zone un ou deux jours après les événements et ne peut en aucun cas être l'auteur de ce qui s'est passé. Il est allé faire son travail d'acteur de la société civile de défenseur des droits humains pour recueillir des informations, des témoignages, et puis faire un rapport. On le connait de longue date, donc on trouve que c'est fallacieux. "

Et le représentant d'Alternative Espaces Citoyens de conclure : " C'est vraiment de la manipulation et on doit abandonner ce genre de pratique. D'une certaine manière, il dérange. Il a un mouvement et il aborde des thématiques peut-être sur lesquelles il insiste pour manifester. Et il pense que c'est probablement cela qui gêne. Mais, ça aussi, ce sont les droits d'une organisation. Il n'y a pas de sujet tabou. Maintenant, ce que le pouvoir a à faire, c'est de créer des conditions pour qu'il y ait davantage de dialogue autour des problèmes, et que peut-être les gens ne sentent pas le besoin de manifester. "

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