Togo: Martin Luther King y voit une reculade à grande vitesse de la dépénalisation

communiqué de presse

Le Mouvement Martin Luther King s'inquiète et appelle la HAAC à protéger les médias, au lieu de les livrer en pâture.

La presse privée togolaise vit des moments inquiétants et périlleux qui sont loin d'être propices à l'exercice de la liberté d'expression et d'information. Elle fait face à la prédation et à la volonté du harcèlement et du musèlement des médias.

En effet, ces cinq dernières années, en matière de liberté d'expression, force est de constater que le Togo est relégué par Reporter Sans Frontières à des rangs pas enviables dans le classement des pays.

Le temps passe et la situation continue malheureusement de connaître une dégradation, dégradation dont la plus belle illustration est la suspension, coup sur coup, du journal quotidien LIBERTÉ et de l'hebdomadaire TAMPA EXPRESS en ce début d'année 2023, ces journaux accusés de diffamation et d'atteinte à l'honneur. Rien de surprenant, puisque ces deux journaux ne viennent qu'allonger la liste déjà impressionnante des médias suspendus.

Fidèle à ses principes, le Mouvement Martin Luther King reconnait honnêtement des dérives et des défaillances de la part de plusieurs journalistes qui ne sont pas très enclins à respecter la déontologie de leur profession. Mais ce problème ne saurait systématiquement conduire à des mesures extrêmes que sont l'emprisonnement des journalistes, le retrait des récépissés de parution et la suspension des médias. Depuis le cas de la télévision LCF, puis des journaux L'Indépendant Express, L'Alternative, The Guardian et autres, la situation ne cesse de s'empirer, donnant une image de moins en moins reluisante de notre pays.

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Certes, la liberté d'expression et de presse doit répondre à des exigences pour éviter la délation, la désinformation, les contre-vérités et les publications mensongères. Mais, seul le Code de la presse devrait disposer du mécanisme et du pouvoir pour assainir la corporation et y garantir de l'ordre, et non le Code pénal.

Pour le MMLK, il est regrettable que le Togo qui avait réalisé de nombreuses avancées (avec en point d'orgue la dépénalisation du délit de presse) et était cité en exemple, soit en train de reculer à grande vitesse. Tous ces efforts sont aujourd'hui sapés par la HAAC, et le pays se voit plonger dans l'abîme du classement mondial de la liberté de la presse.

La situation est intolérable et le MMLK exhorte la HAAC à se remettre en question, se ressaisir pour revenir dans le processus qui avait fait la bonne image de la presse togolaise et créer de nouveau la confiance avec les acteurs des médias.

Ce samedi, 4 février 2023

*MMLK / LA VOIX DES SANS VOIX*

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