Sénégal: Éducation et Médias - Le contenu des programmes passé à la loupe

5 Février 2023

Une conférence-formation sur le thème " Éducation et médias " a été organisée, jeudi, par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) en partenariat avec Télé-École.

Les différents panélistes ont déploré le contenu des médias qui ne participe plus à l'éducation des masses.

Le contenu dans les médias a été diagnostiqué, jeudi dernier, lors de la conférence-formation sur le thème " Éducation et Médias ", organisée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) en partenariat avec Télé-École qui fête ses dix ans. Les différents panélistes et intervenants ont déploré ces contenus parce que ne participant pas à l'éducation des masses.

Selon le constat de Ousseynou Dieng, Directeur de la Communication du ministère de la Communication, " l'information a un petit créneau horaire, alors que les animateurs ont un temps d'antenne beaucoup plus large ". Abondant dans le même sens, le professeur Assane Mboup, Directeur de Télé-École Sénégal de lancer une série de questionnements. " On s'est demandé la part de l'éducation dans nos programmes.

On peut aussi se demander le ratio même du journalisme dans nos médias. Je pense que ce sont des questions de fond que l'on doit pouvoir se poser ", s'interroge-t-il. Et pour le journaliste Sada Kane, si le triptyque des médias " c'est l'éducation, la formation et le divertissement, depuis un moment, l'éducation a été chassée de ce triptyque et la politique l'a remplacée.

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Une politique qui risque de cannibaliser les médias et la société par ricochet ". En fait, selon le constat du journaliste, il y a un effondrement des mythes avec la promotion des contre-valeurs dans les médias. C'est pourquoi il estime qu'il faut relever le défi du contenu dans les médias.

Le Directeur de la formation au ministère de l'Éducation a souligné, pour sa part, qu'il y a nécessité de faire attention à la communication, dans l'école, à l'école et autour de l'école. D'après Mouhamadou Moustapha Diagne, l'école souffre de faits divers.

" La presse s'intéresse aux trains qui n'arrivent pas à l'heure, aux faits divers. Alors que dans l'école, on façonne le citoyen, appelé à gérer les rênes de ce pays. L'information de l'école est très sensible. Il y a une surveillance de langage qui est extrêmement importante. On ne dit pas tout et n'importe comment pour ce qui concerne l'école sénégalaise ", plaide-t-il.

Pour sa part, le professeur Djiby Diakhaté a surtout insisté sur la nécessité de revenir à certains fondamentaux. " Souvent, pense-t-il, dans la définition des programmes, on a l'impression que ce qui est tenu en compte c'est l'intérêt du public, ce que veulent les masses. On néglige l'intérêt public. Je pense que les contenus doivent être définis en fonction de l'intérêt public et non des centres d'intérêt des masses ". Quant à la sociologue Fatou Sow Sarr, elle a relevé l'importance de l'éthique d'autant plus que, dit-elle, " le problème n'est pas le médium, mais le contenu ".

Fatou SY

ENSEIGNANTS-CHRONIQUEURS

L'État va sévir

Enseignants et chroniqueurs. Ils foisonnent sur les plateaux de télévision. Cette double casquette, l'État compte y mettre fin, d'après le Directeur de communication du ministère de l'Éducation.

" Il y a des règles qui régissent un fonctionnaire. Je ne parle même pas de l'enseignant. Vous ne pouvez pas être fonctionnaire et aller travailler dans le privé. Évidemment, ce sont des choses qu'on tolère ", déclare Mouhamadou Moustapha Diagne. Cependant, poursuit-il, " ce qui est intolérable, c'est qu'un fonctionnaire du ministère de l'Éducation nationale, un agent dudit ministère se mette chaque jour dans une entreprise de destruction de ce que nous construisons. "

" Ce n'est pas parce que vous êtes enseignant que vous connaissez le système éducatif. Ce n'est pas parce que vous êtes syndicaliste que vous le connaissez. Le système éducatif est complexe. Pour le connaître, il faut l'étudier, le pratiquer ", martèle-t-il tout en soutenant que ce sont des pratiques que l'État ne va plus tolérer. F. SY

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