Des compatriotes qui exprimaient leur scepticisme quant au rôle à jouer ou mieux le résultat à attendre de la force régionale déjà déployée par certains Etats membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) dans la province du Nord Kivu, où nombre de localités congolaises se trouvent sous occupation des terroristes du M23, seraient-ils en voie d'avoir raison ?
Cette question mérite d'être posée au regard de l'évolution de la situation sur le terrain, et singulièrement de l'échec du sommet extraordinaire qui a eu lieu ce week-end dans la capitale burundaise Bujumbura, pays qui exerce actuellement la présidence tournante de ladite communauté.Sans se voiler la face, le sommet de Bujumbura a accouché d'une souris.
En plus, non seulement il n'a rien pris comme décision en rapport avec ce qui paraît comme défi lancé par le M23 et son parrain le Rwanda envers l'EAC, le sommet de Bujumbura semble avoir pris la dangereuse option qu'on redoutait de faire la part belle au M23, et par ricochet chercher à disculper le Rwanda de son implication attestée dans le soutien aux terroristes. Plusieurs sources y compris les Nations unies ont dénoncé, avec preuve à l'appui, l'agression de la RDC par le Rwanda, à travers la pseudo rébellion créée de toutes pièces par Kigali.
Le sommet de Bujumbura a porté un coup aux avancées enregistrées au Sommet de Luanda dont les résolutions ont été coulées en feuille de route. On rappelle, pour l'essentiel, que le Sommet de Luanda faisait obligation au mouvement terroriste du M23 de se retirer sans conditions de toutes les localités congolaises qu'il occupe. Le calendrier élaboré et rendu public quant à ce, accordait jusqu'au 15 janvier 2023 au M23 de s'exécuter. Faute de quoi, la force allait le contraindre militairement.
Mais hélas ! Rien n'a bougé sur le terrain dans ce sens. Au contraire, le mouvement terroriste, qui opère avec le soutien tant logistique qu'en hommes de troupes du Rwanda, a élargi son emprise au moment où on attendait qu'il évacue !
En rapport avec le calendrier établi sanctionnant le Sommet de Luanda, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi a téléphoné au chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, le 15 janvier 2023, date d'expiration du délai au M23 pour se retirer. On rappelle que ledit calendrier avait été adopté par les participants audit sommet, y compris le représentant du président rwandais, parrain du M23.
Convoquer un sommet extraordinaire où on donne l'impression d'avoir jeté aux calendes grecques le processus de Nairobi et ma feuille de route de Luanda, et recommencer le processus, n'est plus ni moins que vouloir tourner en bourrique les Congolais. Pire encore, aucune condamnation à l'endroit du M23 et son parrain ! Au contraire, on veut recommencer à zéro, et le Rwanda se retrouve presque disculpé de ses péchés ! C'est inacceptable, sinon un camouflet pour la RDC et son peuple.
Les thèses du complot se confirment
Face à l'évolution de la situation aux allures d'un complot international contre le pays, les Congolais avec leurs dirigeants en tête devraient intérioriser cela afin de lever l'option de défendre leurs territoires sans attendre encore que tel ou tel autre viendrait le faire à leur place. Car, tous ont montré leurs limites et permis de conclure que personne ne viendrait sauver le pays de cette emprise à part les Congolais eux-mêmes.
C'est ici qu'il faut se poser la question sur l'opportunité d'augmenter le nombre des troupes de la force régionale, aussi longtemps que celles déjà déployées n'ont jamais réussi à empêcher le M23/RDF Rwanda de continuer leur entreprise macabre. D'aucuns estiment même que leur présence aurait d'ailleurs apporté un plus en termes d'occupation des territoires.
Ce que les Congolais souhaitaient du Sommet de Bujumbura n'était autre que de décider de déloger le M23 de force, comme stipulé dans le processus de Nairobi et la feuille de route de Luanda. Agir autrement n'est que de la distraction qui cache le complot dont la RDC est victime de la part de la communauté internationale. Le Saint Père ne l'a-t-il pas dénoncé clairement. L'heure a sonné pour agir afin de faire échec a ce complot.