Burkina Faso: Lutte contre le terrorisme - Les Etats-Unis expriment leur soutien

5 Février 2023

En séjour au Burkina Faso, dans le cadre des relations diplomatiques entre les deux pays, le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Afrique de l'Ouest, Michael Heath, a eu un entretien avec les journalistes, le vendredi 3 février 2023, à Ouagadougou. Les échanges ont porté essentiellement sur les questions sécuritaire, humanitaire, économique et des aspects environnementaux liés au changement climatique.

Compte tenu de la situation actuelle que traverse le Burkina Faso, notamment les crises sécuritaire et humanitaire, les Etats-Unis se montrent solidaires vis-à-vis des engagements pris par les autorités de la Transition dans la lutte contre le terrorisme. Alors qu'une délégation américaine conduite par la sous-secrétaire d'Etat chargée des affaires politiques aux Etats-Unis, Victoria Nuland, s'était rendue au Burkina Faso pour échanger avec les autorités de la Transition, en octobre dernier, le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Afrique de l'Ouest, Michael Heath a, de nouveau, foulé le sol burkinabè pour s'entretenir avec les autorités sur des intérêts communs.

En effet, après avoir été reçu par le Président de la Transition, le capitaine, Ibrahim Traoré et le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba, le diplomate américain a accordé un entretien aux journalistes. Avec les Hommes de médias, le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Afrique de l'Ouest a fait le point de sa rencontre avec les autorités de la Transition, relative à la lutte contre le terrorisme, la bonne gouvernance, le retour à l'ordre constitutionnel normal.

Sur le volet sécuritaire, les Etats-Unis sont solidaires du peuple burkinabè. Sans la paix, ni la stabilité dans un pays, il est difficile de parler de développement. Avec le président, des doléances ont été exprimées, selon M. Heath. " Ce sont des restrictions générales de notre pays par rapport à tout gouvernement qui a renversé un autre démocratiquement élu ", a-t-il soutenu. Malgré tout, a-t-il fait ressortir, les Etats- Unis ont apporté une aide assez consistante au gouvernement burkinabè.

Il s'agit pour lui, des moyens logistiques (pare-balles, véhicules, motos) et des équipements de détection des engins explosifs. Toujours dans la lutte contre le terrorisme, le " pays de l'oncle Sam " a apporté une assistance judiciaire. A ce niveau, des efforts ont été faits. Ce soutien, pour lui, a consisté à doter les acteurs de la justice de moyens afin de faciliter les investigations liées aux actes de terrorisme. " Lorsque le gouvernement sera démocratiquement élu, il n'y aura plus de restrictions. Nous aurons plus de liberté pour apporter plus de contributions.

Je ne voudrais pas beaucoup m'aventurer sur ce qui a été demandé au cours de nos échanges avec les autorités car nous sommes toujours dans le processus de discussions ", a-t-il dit. Au regard des différentes violences commises par les terroristes, il a exprimé sa compassion aux familles éplorées. Dans sa quête de recherche de solutions pour lutter contre le terrorisme, la Transition s'est lancée dans la diversification des partenaires. A ce titre, le diplomate américain a soutenu cette stratégie.

Pour le choix des partenaires, a-t-il souligné, le pays doit s'assurer que ces pays partagent les mêmes valeurs et une vision commune avec le Burkina Faso. Pour lui, il ne faudrait pas que ce partenaire transforme la lutte en ses propres intérêts, en pillant les ressources du pays ou en contribuant à accroitre l'insécurité. En faisant allusion à un éventuel soutien du groupe privé Wagner dans cette lutte contre le terrorisme, le diplomate américain s'est opposé. Car, ces mercenaires russes ne respectent pas les droits de l'homme et ont pour objectif de profiter des ressources du pays. Et les Etats-Unis ne souhaiteraient pas voir le Burkina Faso dans une telle situation.

Sur le plan économique, les Etats-Unis ont annoncé la suspension du Burkina Faso de l'AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique) quelques mois après la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré. Sur la question, le diplomate américain a indiqué que son pays n'a cessé de maintenir ses relations avec le Burkina Faso. Par exemple, dans le domaine humanitaire, les Etats-Unis sont l'un des grands donateurs. Il y a une panoplie d'aides dans la lutte contre le terrorisme. Mais, ce qu'il faut savoir, a-t-il dit, les programmes comme l'AGOA et le Millennium challenge corporation (MCC) sont soumis à des exigences selon lesquelles, les pays éligibles doivent être parmi, ceux, qui font des progrès, allant dans le sens de la démocratie. Ces programmes revêtent d'une grande importance en ce sens qu'ils aident à améliorer l'intégration économique régionale.

Soutenir l'agriculture

Face aux effets néfastes liés au changement climatique, le gouvernement américain, selon le diplomate, a initié des programmes de développement pour venir en aide aux pays africains victimes de ces aléas, particulièrement le Burkina Faso. Il s'agit de façon concrète, de la promotion des énergies renouvelables en milieu rural. Aux dires du diplomate, les effets du changement climatique menacent le développement de l'agriculture. Pour ce faire, ces programmes initiés vont contribuer à augmenter considérablement les productions en se focalisant sur la sélection des engrais adaptés et des plants. L'objectif visé est de venir à bout de la lutte contre la malnutrition et l'insécurité alimentaire.

En attendant le retour à un ordre constitutionnel normal, le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Afrique de l'Ouest a fondé son espoir aux autorités actuelles pour la réussite de la Transition, à l'issue de laquelle, des élections pourront être organisées dans des conditions souhaitées. Sur cette question des élections, l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) travaille déjà avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour voir quel type d'assistance ou d'aide les Etats-Unis peuvent contribuer à l'organisation des élections. " Je sais que votre gouvernement rencontrera certainement des défis dans l'organisation de ces élections. Nous attendons à ce qu'il nous fasse appel mais aussi à la CEDEAO. Quand le moment sera venu, nous verrons le type d'assistance dont le pays a besoin ", a-t-il conclu.

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