Le président du Club Sénégal émergent met en garde les autorités d'éviter de mettre de l'huile au feu avec ce procès en diffamation opposant le maire de Ziguinchor et leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang également responsable du parti au pouvoir, l'Alliance pour la République. Invité de l'émission " Jury du Dimanche " chez nos confrères de Iradio hier, dimanche 5 février, Youssou Diallo estimant que ce procès ouvert devant le tribunal correctionnel le 2 février dernier avant d'être renvoyé au 16 février prochain est " comme un cheveu dans la soupe ", a demandé à ceux qui gèrent ce dossier de s'arrêter car, ajoute-t-il, " nous sommes dans une situation extrêmement compliquée au risque de faire brûler le pays ".
" Quand la politique entre dans le prétoire par la porte, le droit en sort par la fenêtre. Même une bonne justice ne peut se rendre dans certaines conditions. Et dans les conditions actuelles du Sénégal, quel que soit le caractère fondé des décisions de justice à prendre, une très bonne frange des Sénégalais serait opposée à ces décisions. Et ce n'est pas le but recherché ", a fait remarquer le président du Club Sénégal émergent qui évoque le contexte actuel difficile marqué par une crise socio-économique qui fait, selon lui, que le " pays est devenu une espèce inflammable et il faut faire attention. Même pour permettre aux juges de pouvoir prendre des décisions qui vont dans les perspectives d'une bonne justice pour le peuple sénégalais, il est bon de faire de l'apaisement ".
Ainsi pour apaiser cette tension, Youssou Diallo réaffirme sa proposition à l'endroit des acteurs politiques et de la société civile pour dit-il, " examiner la situation actuelle du pays et voir comment sortir de cette crise ". " C'est l'environnement de la justice qu'il faut assainir. Les dossiers en justice, c'est l'affaire des juges mais les juges sont dans le peuple et ils rendent les décisions au nom du peuple. Et ça, ce sont des signaux qui vont être envoyés aux juges et ce sont des gens très intelligents qui savent décrypter ", a-t-il conclu.